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1871 (suite)
Par 491 voix contre 94 Thiers est élu
Président de la République Française et continuera d'exercer ses fonctions sous
l'autorité de l'Assemblée. Il promulgue et fait appliquer les lois, il nomme et révoque
les ministres qui sont responsables devant l'Assemblée. Le président de la république
peut être entendu par l'Assemblée s'il en fait la demande. L'assemblée se réserve le
droit d'exercer le pouvoir constituant, c'est à dire qu'elle s'arroge le pouvoir de
modifier la forme des institutions.
La fonction du président de la république est liée à l'Assemblée notamment
en durée
Le 2 septembre Thiers nomme Dufaure
vice président du conseil
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25-02-1871
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05-06_1871
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11-10-1871
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06-02-1872
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23-04-1872
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07-12-1872
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Affaires étrangères |
Jules Favre |
Charles de Rémusat (02-08) |
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Instruction publique |
Jules Simon |
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Intérieur |
Ernest Picard |
Félix
Lambrecht |
Auguste
Casimir Perier
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Victor Lefranc
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Eugène de Goulard
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Guerre |
Adolphe Charles Le Flô |
Ernest Courtot de Cissey
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Marine |
Louis Pothuau |
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Justice |
Jules
Dufaure |
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Agriculture et Commerce |
Félix Lambrecht
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Victor Lefranc
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Eugène de Goulard
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Pierre Teisserenc de Bort
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Colonies |
Baron de Larcy |
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Finances |
Auguste Pouyer-Quertier |
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Eugène de Goulard
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Léon Say
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Travaux publics
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Charles de Larcy
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Oscar Bardi de Fourtou
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Le 18 août 1871 pose de la première pierre du tunnel sous
le mont Cenis
Le 30 septembre 1871,
1
,5 milliards sont versés à l'Allemagne sur les 5 milliards
12 départements restent occupés. Le 12 octobre 650 millions sont versés par
anticipation seuls 6 départements restent occupés La Marne, la Haute Marne, les
Ardennes, les Vosges, la Meurthe-et-Moselle et Belfort. ( L'Alsace et la Lorraine sont
devenus territoires allemands)
Le 8 octobre, élections de 2860 conseillés cantonaux les républicains obtiennent
les deux tiers des sièges.
A partir du 17 novembre Gambetta
entreprend une campagne de discours prônant la séparation de l'Eglise et de l'école et
surtout la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il dénonce le cléricalisme ennemi de la
république . Demande le service militaire universel et obligatoire. Il annonce l'arrivée
des classes ouvrière et paysanne à la politique et demande la dissolution de
l'assemblée élu en période troublée. Le 26 octobre des élections législatives
partielles donnent 6 sièges sur 7 aux républicains.
Des impôts supplémentaires ont été votés (366 millions) mais
il faut encore 190 millions pour équilibrer le budget. Le 22 décembre 1871
la commission
chargée du budget , par la bouche de Casimir Perrier le
rapporteur, propose un impôt sur tous les revenus.
Pouyer-Quertier ministre des finances s'y oppose et
Thiers abonde dans son sens arguant qu'il serait nécessaire d'user
de méthodes inquisitoriales pour le mettre en application. Il fut présenté
un projet de taxation des importations auquel les industriels s'opposèrent
craignant des mesures de rétorsion freinant nos exportations. Finalement une
multitude d'impôts divers fut décidé.
En octobre Emile Zola publie le 1er des 20
tomes des Rougon-Macquart
1872
Le 7 janvier élections législatives
complémentaires, à Paris , Victor Hugo
soutenu par les radicaux de Gambetta est battu. En province 11
républicains sur 16 sont élus.
Le 14 mars interdiction de la section française de l'Internationale accusée
de provoquer "l'abolition du droit de propriété, de la famille, de la
religion et du libre exercice des cultes"
Un premier convoi de 3859 déportés
,
condamnés
de la commune quitte Brest pour la Nouvelle Calédonie le 3 mai 1872 suite au vote d'une
loi le 23 mars.
L'Internationale ouvrière tient congrès à La Haye, elle est le
théâtre d'une opposition entre les marxistes et les anarchistes
de Bakounine. L'opposition entre les deux courants vient de la prise de
position des marxistes en faveur de l'Allemagne lors de la guerre de 1870. A la suite de
ce congrès les anarchistes sont exclus de l'Internationale.
Le 24 juillet Bazaine est envoyé devant
le conseil de guerre pour haute trahison
Le 27 juillet 1872 est votée la loi sur le service
militaire obligatoire pour tout Français apte âgés de 20 à 40 ans. La
durée du service dans l'armée active est de 5 ans suivi d'un service dans la
réserve de 4 ans puis puis 5 ans dans l'armée territoriale et 6 ans dans sa
réserve. Cependant le pays ne pouvait supporter la charge que représentait 5
classes en permanence sous les drapeaux aussi fut instauré un
tirage au sort les uns devant assurer 5 années de
service d'autres 6 mois
En août Thiers entreprend un voyage en Bretagne où il est accueilli au cris
de "Vive la république"
Le 26 octobre Elections Législatives partielles , les républicains emportent
7 sièges sur 7.
Plusieurs banques fusionnent pour former "la banque
de Paris et des Pays-Bas " qui sera nommée Paribas en 1967.
1873
Le 9 janvier 1873 mort de Napoléon 3
des suites d'une opération de "la pierre" . Il s'était résolu à cette
opération afin de retrouver toute sa motricité pour reconquérir le pouvoir par la
force.
Le 8 février 1873 un arrêt du tribunal
affirme la responsabilité de l'État pour des dommages causés par les services
publics. C 'est la première fois que le terme "services
publics" intervient dans le droit français il va des lors se substituer
à la notion de puissance publique.
Le 5 mars l'Archevêque de Paris soumet au gouvernement le
projet de construction de la basilique du Sacré
Cœur sur la butte Montmartre
Le 16 mars le journal officiel publie le traité d'évacuation du territoire français par
les Allemands. Début juillet il ne restera plus que Verdun occupé qui sera évacué le
début septembre 1873 à l'occasion du dernier versement.
Ne parvenant plus à obtenir un minimum de discipline de l'assemblée Jules Grévy , président de
l'assemblée, démissionne le 2 avril 1873 réélu il maintient sa démission.
Louis Joseph Buffet
est finalement élu
par 304 voix contre 285 à Martel
Le 27 avril
Élections Législatives partielles, Rémusat soutenu par Thiers ( il est son
ministre des Affaires Étrangères) est battu par le républicain Barodet qui
se réclame de Gambetta et qui a fait campagne pour la dissolution de
l'assemblée de 1871. Les républicains remportent la plus part des sièges
L'assemblée est plus divisées que jamais, les royalistes ne peuvent
parvenir à
s'entendre , les centres (centre droit, centre gauche) ne parviennent pas à s'unifier,
les radicaux contestent l'assemblée. Le 23 mai 1873 Thiers fait
déposer par Dufaure un projet de loi
d'organisation des pouvoirs publics. Le pouvoir exécutif serait confié au président de
la République, le pouvoir législatif à un Sénat et une Chambre des députés en
définirait les prérogatives et le mode de recrutement. La droite qui depuis plusieurs
jours veut se débarrasser de Thiers coupable de tous les maux
condamnent le lendemain (24 mai) la politique de Thiers par 360
voix contre 344. Le soir même Thiers et son gouvernement
démissionnent.
Des
dissensions au sein du gouvernement provoquent la démission de Jules
Simon et de Eugène de Goulard, Thiers
remanie le gouvernement le 18 mai il n'aura pas le temps d'entrer en
fonction, le 24 mai 1873 les conservateurs
s'opposent au projet constitutionnel de Thiers
qui est présenté par Dufaure nouveau président du conseil:
- Le président de la république détient le pouvoir
exécutif
- Le pouvoir législatif est dans les mains de
l'Assemblée et du Sénat
- Le Président est nommé par l'Assemblée, le Sénat et
les délégués des conseils régionaux réunis en congrès
Thiers
présente alors sa démission qui est acceptée par 367
voix contre 339. Son remplacement par le Maréchal Mac-Mahon
est décidé par 390 voix sur 392 votants. Un discours
grandiloquent de Buffet mis fin aux scrupules du Général. "Vous ne pouvez
refuser, par votre acceptation, de sauver le pays , comme vous n'avez jamais
hésité à lui donner votre sang sur les champs de bataille"
Les conservateurs espéraient en renversant Thiers rétablir
la monarchie mais l'opposition radicale des Orléanistes et des Légitimistes
mit fin à leurs espérances tout du moins provisoirement. La république était
encore contestée en France mais Thiers laissait une France redressée,
réorganisée, les finances rétablies.
L'internationale ouvrière au congrès de Genève prend la décision de transférer son
conseil général à New-York
Note au sujet de
Casimir Perier
Le ministre de Louis Philippe, Casimir Perier
a pour nom Perier et prénom Casimir
, c'est son fils Auguste ( 1811 - 1876) qui
est ici ministre de Thiers,
et qui a pris pour nom
Casimir-Perier ce qui peut prêter à confusion. Lui même aura un fils
Jean Casimir-Perier ( 1847 - 1907), il sera ministre et président de la République
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