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1 -
LE GOUVERNEMENT ROUVIER
du 18 février 1906 au 7 mars 1906
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Maurice Rouvier
(1842 - 1911)
Il fut ministre du commerce dans le
gouvernement Gambetta (1881) et rédacteur dans son journal "La République" et
dans le gouvernement Jules Ferry (1884). Sa réputation de technicien de la finance, ses
liens avec le banquier Jacques Reinach et son appartenance à de nombreux conseils
d'administration lui valurent d'être de nombreuses fois ministre des finances. Compromis
dans le scandale de Panama, il est remis en selle par Combes. Dans sa déclaration
ministérielle du 27 janvier il déclare vouloir rétablir la détente dans les esprits et
apporter l'apaisement. Lorsque Fallières remplace Émile Loubet à la Présidence de la
République, il reste en place sans modifier son gouvernement
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Gouvernement |
Affaires étrangères |
Maurice Rouvier |
Avocat Républicain
opportuniste |
Instruction publique |
Jean-Baptiste Bienvenu-Martin |
Avocat Radical-socialiste |
Justice et Cultes |
Joseph Chaumié |
Alliance républicaine démocratique |
Intérieur |
Jean-Baptiste
Dubief |
Dr en médecine
Radical-socialiste |
Finances |
Pierre Merlou |
Dr en médecine
Radical-socialiste |
Commerce et Industrie |
Eugène Etienne |
Inspecteur des chemins
de fer Union démocratique |
Guerre |
Georges Trouillot |
Avocat Gauche radicale |
Marine |
Gaston Thomson |
Journaliste |
Travaux publics |
Armand Gauthier |
Dr en Médecine |
Agriculture |
Joseph Ruau |
Avocat Gauche
radicale |
Colonies |
Etienne Clémentel |
Notaire Gauche
radicale |
PTT |
Alexandre Bérard |
Procureur Gauche
radicale |
Beaux-Arts |
Dujardin-Beaumetz |
Artiste peintre
Gauche radicale |
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Histoire de la
France contemporaine 1871 - 1913 Larousse |
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La loi de séparation de l'Église et de l'État suppose des inventaires des biens du
clergé allant jusqu'à faire ouvrir les tabernacles ce qui conduit à de nombreux
incidents. Dans le Nord un opposant aux inventaires est tué, le gouvernement est
interpellé, à la suite de quoi il est mis en minorité et démissionne
Le 23 février 1906 la chambre vote la loi sur les
retraites ouvrières par 501 voix
contre 5 .
Le 10 mars 1906 un coup de grisou dans une mine de Courrière fait 1099 morts
Le 13 mars le radical Sarrien forme un nouveau gouvernement |
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2 -
LE GOUVERNEMENT SARRIEN
du 13 mars 1906 au 20 octobre 1906
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Jean-Marie-Ferdinand Sarrien (1840 - 1915)
Né à Bourbon-Lancy en 1840 avocat
à Lyon, il fait la guerre de 1870 comme capitaine. Il devient maire de sa commune en 1871
et conseiller de Saône et Loire. Révoqué en 1873 parce que Républicain
(voir
en fin de fiche) il devient
député de Charolles en 1876. Il commence sa carrière ministérielle comme ministre des
Postes et Télégraphes dans le gouvernement Brisson en 1885, le
7 janvier 1886 il est ministre de l'intérieur dans le gouvernement Freycinet
puis le 11 décembre 1886 ministre de la justice dans le gouvernement Goblet.
Il retrouve l'intérieur dans le ministère Tirard le 12 décembre 1887 puis le 28 mars 96
avec Bourgeois. Ce sera la justice avec Brisson
le 20 juin 1898 en pleine affaire Dreyfus. Il est
élu président du groupe
de la gauche démocratique
à la chambre le 8 février 1900 et devient président du conseil le 13
mars 1906
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Gouvernement |
Affaires étrangères |
Léon Bourgeois |
Avocat Radical |
Instruction publique et Cultes |
Aristide Briand |
Avocat Journaliste radical socialiste |
Justice |
Jean Sarrien |
Avocat Radical |
Intérieur |
Georges Clemenceau |
Dr en médecine Union républicaine |
Finances |
Raymond Poincaré |
Avocat |
Guerre |
Eugène Etienne |
Inspecteur des chemins de fer
Union démocratique |
Commerce et Industrie |
Gaston Doumergue |
Avocat
Radical-socialiste |
Marine |
Gaston Thomson |
Journaliste |
Travaux publics et PTT |
Louis Barthou |
Avocat Union démocratique |
Agriculture |
Joseph Ruau |
Avocat
Gauche radicale |
Colonies |
Georges Leygues |
Journaliste poète Union démocratique |
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Histoire de la
France contemporaine 1871 - 1913 Larousse |
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On remarque dans ce gouvernement, 10 ministres (hors Sarrien)
3 futurs présidents du conseil, Briand, Clemenceau et Barthou
ainsi que deux futurs présidents de la République Poincaré et
Doumergue
Le 10 mars 1906 une terrible
catastrophe
frappe la mine et les mineurs de Courrière. Un coup de poussier
produit une déflagration qui ravage 110 km de galerie. Des débris et des
chevaux sont projetés à 10 mètres de hauteur sur le carreau de la mine.
C'est la plus grande catastrophe de tous les temps en Europe, 1099 mineurs
vont y perdre la vie. Après 3 jours de recherche les dirigeants décident de
boucher le puits afin d'éteindre l'incendie. Vingt jours après l'explosion,
13 mineurs parviennent à s'y extraire par leurs propres moyens après avoir
erré dans le noir sur des kilomètres. Un 14ème sera retrouvé 4 jours après.
16 sauveteurs vont trouver la mort pendant ces opérations.
Des mineurs allemands viennent participer aux secours. Le 16, 40 000 mineurs cessent
le travail. Le 17 Clemenceau s'adresse aux mineurs leur
affirmant qu'il ne fera pas intervenir la troupe mais le 20 les grévistes attaquent la
mairie de Lens. La troupe intervient, en avril il y aura un soldat pour 2
grévistes.
Le 16 mars 1906 une circulaire confidentielle est adressée aux Préfets indiquant
d'éviter l'usage de la force pour effectuer les inventaires des biens du clergé. Dans la
majorité des cas les inventaires se font sans incidents. Au 31 mai 63 219 ont été
effectués 4791 restent à faire.
Le 19 avril 1906, 23 membres du comité confédéral de la CGT sont arrêtés suite aux
évènement survenus dans le Nord entre les mineurs et la troupe. Des perquisitions sont
opérées. 50 000 hommes de troupe convergent sur Paris en prévision du 1er mai. Au
dernier congrès de la CGT le mot d'ordre était "à partir du 1er mai 1906 nous ne
travaillerons plus que 8 heures par jour". Le déploiement de troupe organisé par Clemenceau
place Paris en état de siège, une véritable psychose s'empare des bourgeois. Le 10
juillet la loi instituant le repos hebdomadaire
obligatoire est votée pour les employés et ouvriers. Le dimanche est le jour légal de
repos.
Les 6 et 20 mai élections législatives. La gauche gagne 300
000 voix et 60 sièges elle dispose de 414 sièges ( 115 radicaux,
132 radicaux socialistes, 20 socialistes indépendants et 54 socialistes) l'opposition est
représentée par 175 députés ( 78 conservateurs, 31 nationalistes, 66 progressistes )
En juillet 1906 un projet de loi autorisant le vote des femmes aux élections municipales
est déposé par le catholique libéral Dussaussoy.
L'examen du projet est sans cesse repoussé.
Affaire Dreyfus: (précédent)
Les 12 et 13 juillet la cour de cassation casse le procès Dreyfus
( toute l'affaire
) le capitaine Dreyfus
et le lieutenant colonel Picquart sont réintégrés le
premier avec le grade de chef d'escadron le second général de brigade. Le transfère des
cendres d' Emile Zola au Panthéon est voté.
Quelques jours après Dreyfus est fait chevalier de la Légion
d'Honneur
Syndicats:
Du 8 au 13 octobre se tient le 9ème congrès de la CGT. Le texte voté par 830
voix sur 839 affirme l'aspect révolutionnaire du syndicat. Ce texte prendra
en 1920 le nom de Charte d'Amiens.
Actuellement plusieurs syndicats se réfèrent encore à ce texte mais le
renversement de la République par la grève générale a été abandonné. Ci
dessous un extrait de cette charte et l'adresse du site où l'on peut trouver
le texte intégral
http://www.ihs.cgt.fr/IMG/pdf_Charte_d_amiens.pdf, - 2023 cette
adresse n'est plus valable , cependant le texte de la charte peut être
trouvé à cette nouvelle adresse :
https://www.marxists.org/francais/cgt/works/1906/10/cgt_190610000.htm
Dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le
syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement
du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations
immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation
des salaires, etc. ; Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du
syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser
que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la
grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de
résistance, sera dans l’avenir le groupement de production et de
répartition, base de réorganisation sociale ;
Le 17 octobre 1906 le président du conseil Jean Sarrien malade,
démissionne. |
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3 -
LE GOUVERNEMENT CLEMENCEAU
du 25 octobre 1906 au 20 juillet 1909
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Georges Clemenceau
(1841 - 1929)
Fils d'un "bleu" de Vendée
(soldat républicain) fait des études de médecine ava n
t de se tourner vers le journalisme. Il se marie aux
Etats Unis revient en France en 1870, devient maire du 18ème arrondissement
de Paris, il est élu député républicain radical en février 1871. Pendant la
commune, en désaccord avec Thiers et avec les communards il se retire en
Vendée. Revenu à Paris il fonde son journal "la justice" et s'oppose à la
politique coloniale de Jules Ferry. Il s’impose comme le chef incontesté des républicains
radicaux et de l’opposition d’extrême gauche. Éclaboussé par le scandale de Panama, il revient au premier plan avec l'affaire
Dreyfus. Il devient Sénateur puis ministre de l'intérieur dans le gouvernement Sarrien
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Gouvernement |
Affaires étrangères |
Stephen Pichon |
Journaliste radical socialiste |
Instruction publique et Cultes |
Aristide Briand remplacé par
Gaston Doumergue le 4 janvier 1908 |
Avocat Journaliste radical socialiste
(Briand) Avocat
Radical-socialiste (Doumergue)
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Justice |
Edmond Guyot-Dessaigne remplacé
par Aristide Briand le 4 janvier 1908 |
Ingénieur des ponts
Gauche radicale
(Guyot Dessaigne)Avocat Journaliste radical socialiste
(Briand) |
lntérieur |
Georges Clemenceau |
Avocat Journaliste radical socialiste
(Briand) |
Finances |
Joseph Caillaux |
Inspecteur des finances
Union démocratique |
Guerre |
Georges Picquart |
Général (Picquart) |
Commerce et Industrie |
Gaston Doumergue remplacé par
Jean
Cruppi le 4 janvier 1908 |
Avocat
Radical-socialiste (Doumergue) Avocat
Gauche radicale (Cruppi) |
Marine |
Gaston Thomson remplacé par
Alfred Picard le 19 octobre 1908 |
Journaliste (Thomson) Général (Picquart) |
Travaux publics et PTT |
Louis Barthou |
Avocat |
Agriculture |
Joseph Ruau |
Avocat
Gauche radicale |
Colonies |
Raphaël Milliès-Lacroix |
Négociant Radical
socialiste |
Travail et Prévoyance |
René Viviani |
Avocat
Socialiste |
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Histoire de la
France contemporaine 1871 - 1913 Larousse |
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Le 20 novembre les inventaires
des biens du clergé s'achèvent, la loi sur la séparation de l'église et de l'état
entre en vigueur le 11 décembre 1906. L'auditeur de la nonciature du Vatican à Paris
considéré comme un "agent secret du Saint Siège" est expulsé. La loi
prévoyait que les biens pourraient être attribués aux catholiques constitués en
association. Le clergé était totalement opposé au principe de la constitution
d'associations. Le 2 janvier 1907 une loi prévoit que les édifices cultuels non
réclamés par défaut d'associations ou de contrat entre autorités laïques et
religieuses, sont repris par l'Etat et les communes. Le pape Pie 10 condamne cette loi en
revanche le 30 janvier l'épiscopat déclare accepter cette loi mais demande des garanties
pour la permanence et la "sécurité morale" du service religieux. Le 28 mars
une loi assimilant les réunions cultuelles aux réunions publiques est adoptée ce qui
règle le conflit entre l'église et l'état en garantissant la liberté du culte.
Le 10 avril 1908, le texte de la loi sur la dévolution des biens du clergé est voté,
les églises deviennent la propriété des communes.
1907
Le 7 février, le ministre des finances Caillaux dépose un
projet de loi d'impôt sur le revenu visant à remplacer les différents impôts
(contribution foncière, impôt sur les portes et fenêtres, contribution mobilière,
patente, contribution sur les revenus des valeurs mobilières ). L'impôt serait de 3% sur
les revenus du travail, 3,5% sur les revenus capital-travail et de 4% sur les revenus du
capital. Un impôt progressif est prévu pour les revenus de plus de 5000 francs.
Troubles au Maroc: (suite
de 1905)
le 19 mars le docteur Mauchamps,
directeur du dispensaire de Marrakech est assassiné. Le conseil des ministres décide
d'envoyer une expédition militaire. Le 29 mars Lyautey
occupe Oujda. Le 30 juillet 1907 près de Casablanca le passage du chemin de fer dans un
cimetière musulman provoque une émeute, 8 européens seront tués dont 5 Français.
Soutenue par l'Espagne la France décide d'envoyer des renforts sans pénétrer à
l'intérieur du Maroc. Lorsque le général Drude
débarque avec ses troupes il subit une attaque. En représailles le 6 août deux navires
de guerre bombarde Casablanca. Moulay Hafid se proclame Sultan
à Marrakech. L'Allemagne proteste contre les initiatives françaises. Les 12 et 13
novembre 1907 le ministre des affaires étrangères interpellé se défend de vouloir
instituer un protectorat. Le 15 janvier 1908 une bataille à lieu près de Settat les
troupes françaises doivent faire retraite, le 12 février elles occupent Settat. Le 9
mars le général d'Amade qui a remplacé Drude
malade, est victorieux des tribus de la région de Mdakra et des Hafidiens. Six jours
après "le matin" révèle qu'un camp marocain désarmé a été massacré par
les troupes françaises ce qui sera avéré. La chambre accorde sa confiance au
gouvernement et adresse ses félicitations aux officiers et soldats d'Afrique. Fin mai
1908 la chancellerie allemande souhaite voir la convention d'Algésiras respectée. Le 18
juin le sultan Abd el-Aziz allié de
la France est vaincu par Moulay Hafid
près de Marrakech ce dernier est proclamé sultan dans toutes les villes du Maroc. Le 12
septembre ce dernier acceptera l'acte d'Algésiras. Le 14 la France et l'Espagne
s'accordent sur les conditions de reconnaissance de Moulay Hafid.
Le 27 octobre l'Allemagne et l'Autriche Hongrie acceptent ces conditions (Maroc
suite en 1910)
La CGT et les grèves:
Comme elle l'avait décidée lors de son dernier congrès (charte d'Amiens)
la CGT passe à l'assaut du pouvoir. De nombreuses grèves éclatent: Grèves
des électriciens en mars 1907, grève des dockers . Ces grèves vont se
poursuivre en 1908 notamment à Draveil. (voir ci dessous)
La révolte des vignerons du midi:
Le 1er avril 1907 les vignerons du midi tiennent des meetings pour dénoncer la mévente
du vin. En juin le mouvement des vignerons prend une tournure insurrectionnelle. 500 000
manifestants à Montpellier. Des bagarres éclatent le lendemain à Narbonne. Deux leaders
apparaissent, un petit propriétaire Marcelin Albert,
et le maire socialiste de Narbonne le docteur Ernest Ferroul
qui démissionne le 10 juin déclenchant une grève municipale suivie par des centaines de
communes de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. Clemenceau
craint une paralysie administrative. Le 17 juin le gouvernement engage des poursuites
contre les dirigeants. Le docteur Féroul est arrêté après
avoir fait arborer le drapeau noir sur la mairie. Le 20, 6 manifestants sont tués. La
préfecture de Perpignan et la sous-préfecture de Narbonne sont incendiées. Le 21 à
Béziers les militaires du 17ème composé de natifs de la région refusent de tirer sur
les manifestants. Ils seront envoyés à Gafsa en Tunisie. Le 29 juin la loi
interdisant la chaptalisation est votée. La chaptalisation consiste à ajouter du sucre
au moment de la fermentation ce qui augmente le degré alcoolique et permet ainsi
d'ajouter de l'eau ce qui serait à l'origine de la surproduction. ( plus récemment des
aides accordées à la viticulture était basées notamment sur le degré alcoolique ce
qui a entraîné une recrudescence des fraudes par chaptalisation) L'agitation se calmera
peu à peu et des non-lieux seront décidés pour les dirigeants.
Le 11 août au congrès de la SFIO Jean Jaurès défend la
motion invitant tous les prolétaires et les socialistes à s'opposer à la guerre
par tous les moyens. Cette résolution sera à l'origine de conflits entre les radicaux et
les socialistes. Le 19 octobre 1907 le groupe socialiste publie un manifeste condamnant
l'anti-patriotisme.
Panique boursière
Aux Etats Unis, la reconstruction de San Francisco détruite
par un tremblement de terre, la construction de chemins de fer et de
tramways fait monter dangereusement le cours du cuivre. Des financiers
majoritaires et propriétaires de nombreuses banques entreprennent des
opérations spéculative sur les actions de United Copper mais ces
spéculations échouent et mettent en difficulté les établissements qu'ils
contrôlent et notamment la Knickerbocker Company qui fait faillite.
La faillite entraîne des difficultés dans d'autres établissement bancaires
ce qui déclenche un mouvement de panique parmi les déposants qui se ruent
dans les banques pour retirer leur argent. JP Morgan important
financier et propriétaire de la banque du même nom va organiser la
résistance et sauver ce qui peut l'être. De nombreux établissements
bancaires vont faire faillite. La production industrielle va chuter à un
niveau sans précédent, le nombre de faillite d'entreprises va battre des
records et le chômage va passer de 3% à 8% . Le taux de chômage des ouvriers dans
l'état de New York monte à 35%. La crise se propage au
Canada, au Mexique et en Europe principalement
en Allemagne et en Grande Bretagne. Cette crise conduira à la création
aux Etats Unis de la banque centrale le 23 décembre 1913
1908
Le 4 janvier 1908 le décès du ministre de la
justice Guyot-Dessaigne provoque un remaniement ministériel
La distribution d'électricité pour la ville de Paris est divisée en 6
secteurs, chacun des secteurs est attribué à une compagnie. L'ensemble est
coordonné par l'Union des Secteurs jusqu'en 1913 afin de réduire les
coûts. . Le 1er janvier
1914 les 6
sociétés sont regroupées dans "La Compagnie Parisienne de
Distribution d'Electricité" CPDE qui va avoir le
monopole de la distribution d'électricité et de l'éclairage publique
de Paris ceci jusqu'en 1946 date à laquelle la nationalisation créera
EDF
Grèves dans les sablières de Draveil
Le 2 mai 1908 début de la grève des carriers de Draveil, Villeneuve Saint Georges et
Villeneuve le roi. Dans les sablières
le travail est dur 12
heures par jour, 7 jours sur 7 les pieds dans l'eau.
Les revendications sont une augmentation de salaire de 20 centimes de
l'heure et suppression du travail à la tâche. Les grévistes organisent la chasse aux
"renards" (on dirait aux "jaunes" maintenant). Début juin de graves
incidents ont lieu, 2 ouvriers sont tués par la police et 8 autres blessés. Début août
la fédération du bâtiment lance un appel à la grève générale et organise des
manifestations à Vigneux. Les manifestants se heurtent violemment aux 5 régiments de
cavalerie. Le 4 août les grévistes acceptent les propositions patronales,
5 centimes d'augmentation de l' heure, 10 heures de travail par jour, repos
hebdomadaire et suppression des débits de boissons tenus par les
contre-maîtres. Les dirigeants de la CGT qui avaient été
arrêtés sont relâchés. On découvrira en 1911 que Clemenceau
avait infiltré des agents provocateurs à l'origine de la violence. En mars 1909
des grèves touchent les postiers qui, fonctionnaires , n'ont pas le droit de grève. Des
sabotages sont commis des agents sont révoqués le 11 mai les postiers votent la grève
générale, 228 révocation sont prononcées par le gouvernement. Jaurès
et Clemenceau s'affrontent à la chambre au sujet du droit de
grève des fonctionnaires. Le président du conseil est soutenu par la chambre (454 voix
pour et 69 contre)
A partir du 21 mars 1908 " l' Action Française
" parait quotidiennement prônant le nationalisme. L' état français est
victime des métèques, des juifs et des francs-maçons et propage l'idée de
revanche sur l'Allemagne. En novembre les jeunes militants de l' Action Française fondent
des groupes d'action rassemblés dans la Fédération nationale des Camelots du roi. Ils se heurtent aux étudiants de gauche au
quartier latin.
Situation dans les Balkans
En 1908 La Bosnie et l'Herzégovine sont annexés par l
'Autriche-Hongrie ce qui provoque des protestations de la
Russie et de la Serbie, les Allemands soutiennent l'Autriche.
Les relations entre la Serbie et l' Autriche se
dégradent de plus en plus. En Bosnie-Herzégovine,
l'occupation autrichienne est mal vécue par les Slaves qui
souhaitent la création d'une "jugo slavia"
( en français Yougoslavie) |
1909
En février 1909 le syndicalisme féminin se
développe. On trouve la Fondation de l'Union Française de syndicats professionnels
féminins (catholique) , l'Union Centrale des syndicats professionnels féminins le
Syndicats des Employés du Commerce et de l' Industrie (SECI) qui sera à l'origine de la CFTC.
Un violent tremblement de terre
ravage le midi de la France le 11 juin. On dénombre 60 morts et 100 blessés.
Le 12 juillet 1909 Léon Jouhaux
devient secrétaire de la CGT.
Depuis quelques mois la marine militaire rencontre des problèmes, explosion d'un canon
sur le croiseur Latouche-Tréville ( 13 morts) qui a provoqué la démission du ministre
de la marine, perte de trois navires Iéna, Algésiras, Couronne. Delcassé
qui a présenté le rapport et Clemenceau
s'affrontent. Clemenceau
est mis en minorité, il démissionne.
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4 -
LES GOUVERNEMENTS BRIAND
du 24 JUILLET 1909 au 27 FÉVRIER 1911
|
Aristide
BRIAND (1862 - 1932)
Fils d'un modeste commerçant, il est
boursier au lycée de Nantes. Devenu avocat, il s'engage dans les rangs de la gauche
radicale et anticléricale. A Paris il s'approche des anarchistes faisant l'apologie de la
grève générale. Rallié aux socialistes, il est proche de Jaurès.
Il est élu en 1892 à Saint-Etienne. La responsabilité de rapporteur de la commission de
la Séparation lui permet d'acquérir une stature nationale. En 1905 il rompt avec Jaurès.
Sans attache partisane,il fut un temps socialiste. Il devient ministre en 1906 dans le gouvernement Sarrien.
Il occupera de nombreux postes ministériels avant de devenir Président du Conseil en
1909. Dans son discours programme qu'il prononce à Périgueux, le 12 octobre il s'assigne
pour tâche d'unir les classes et de restaurer la stabilité. ll annonce une politique
d'apaisement envers les catholiques. Après la première
guerre mondiale en reconnaissance de ses
efforts pour l'établissement d'une paix durable résultant de négociations
librement consenties il se voit décerner le Prix Nobel de
la paix en 1926, ainsi qu'à son homologue allemand Gustav Stresemann .
I l prononce au nom du gouvernement français et en accord avec son
homologue allemand Stresemann, un projet d'union européenne lors d'un
discours à l'Assemblée générale de la Société des Nations le 5 septembre
1929.
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Gouvernement |
Affaires étrangères |
Stephen Pichon |
Journaliste radical socialiste |
Instruction publique et Cultes |
Gaston Doumergue |
Avocat
Radical-socialiste |
Justice |
Louis Barhou |
Avocat |
Intérieur |
Aristide Briand |
Avocat Journaliste radical socialiste |
Finances |
Joseph Caillaux |
Inspecteur des finances Union
démocratique |
Guerre |
Jean Brun |
Général |
Commerce et Industrie |
Jean Dupuy r |
Professeur
Union républicaine |
Marine |
Auguste Boué de
Lapeyrère |
Amiral |
Travaux publics et PTT |
Alexandre Millerand |
Avocat Socialiste |
Agriculture |
Joseph Ruau |
Avocat
Gauche radicale |
Colonies |
Georges Trouillot |
Avocat Gauche Radicale |
Travail et Prévoyance |
René Viviani |
Avocat
Socialiste |
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Histoire de la
France contemporaine 1871 - 1913 Larousse |
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Le 26 octobre 1909 une loi est votée
qui garantit leur emploi aux femmes en couche. Le 7 décembre une loi impose le paiement
régulier des salaires tous les 15 jours pour les ouvriers, tout les mois pour les
employés
En 1909 deux explorateurs américains affirment avoir
atteint le pôle nord
Robert Peary et
Frederick Cook. Le récit de Peary sera plus
convaincant que celui de Cook le premier sera honoré, le
second sera considéré comme un imposteur.
1910
En janvier toute la France est
victime d'inondations et notamment la Seine déborde à Paris et en banlieue,
la Loire et la Garonne menacent de sortir de leur lit. A Paris, 20 000
immeubles sont touchés, 200 000 parisiens sont sinistrés, 4 gares sont
fermées, tramway et métro sont en déroute.
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Le 25 janvier est votée une loi établissant le principe de l'égalité des
salaires Homme-Femmes chez les universitaires et
les instituteurs
Maroc suite de 1907:
Une colonne de soldats français est massacrée au Maroc le 15
février et le 19 un officier est tué au cour d'une opération. La chambre vote
un crédit de 850 000 francs pour envoyer un bataillon de tirailleurs
sénégalais.suite en 1911
Le 5 avril 1910 adoption de la loi sur les
retraites ouvrières et paysannes (en savoir
plus sur cette loi) Il s'agit d'une retraite par capitalisation. Le capital provient
d'une retenue sur salaire à laquelle s'ajoute un versement de l'employeur. L'âge de la
retraite est fixée à 65 ans. Lorsque la retraite est obtenue après 30 cotisations
annuelles l'état ajoute à la retraite obtenue 60 francs par an ( porté à 100 francs en
1912) . La CGT s'oppose à cette retraite qu'elle qualifie d'escroquerie.
En 1910 à peine 8% des gens atteignent l'age de
65 ans.
Un manoeuvre travail 10 à 15heures par jour pour cela il gagne 2
francs
Les cotisations annuelles sont de : 9 francs pour un homme
adulte, 6 francs pour une femme et 4,5
francs
pour les moins de 18 ans . Ces cotisations sont versées par les
salariés et par les employeurs
La pension versée sera de 60 à 360 francs par an
Voir plus loin les cheminots se mettent en grève pour obtenir un
salaire de 5 francs par jour ( la pièce de 5 francs d'alors est
appelée la Thune) |
Du 4 au 11 avril, à Marseille, grève des ouvriers et employés des ports et
navires contre l'emploi des travailleurs étrangers, qui s'étend à Toulon puis à
d'autres fonctions (tramways, dockers, gaziers, maçons etc..) . Le tribunal maritime
inflige de lourdes peines pour refus d'obéissance. La grève s'arrête le 11 avril
8 mai-28 juin élections législatives Républicains de gauche 93 sièges (+11), radicaux
et radicaux socialistes 252 (-17), socialistes indépendants 30 (+1), SFIO 74 (+19),
progressistes 60, réactionnaires et nationalistes 88 (+1). Il y a 22, 5% d'abstention
Président de l'Assemblée Nationale du
01 juin
1910
au 13 avril 1912 (décès):
Henri Brisson (Gauche Radicale)
|
Début octobre au congrès de Toulouse la CGT se prononce contre les projets de loi
portant sur les contrats collectifs de travail , l'arbitrage obligatoire, la capacité
civile des syndicats et demande aux syndiqués de refuser la cotisation aux retraites
ouvrières
Le 10 octobre les cheminots des dépôts de la Chapelle et de la Plaine-Saint-Denis se
mettent en grève pour obtenir 5 francs (cent sous) par jour. A l'instigation de Briand
le ministre de la guerre , le général Brun, mobilise les
grévistes pour 21 jours. Les réseaux de chemin de fer sont alors occupés par la troupe.
Les électriciens par solidarité se mettent en grève mais celle-ci n'est que partielle.
Des syndicalistes cheminots sont arrêtés dans les locaux de l' Humanité. Le 15 la
grève est pratiquement terminée mais de nombreux actes de sabotages ont lieu, tentative
de déraillement, bombes sur les voies. 3300 cheminots sont révoqués. Briand
déclare devant la chambre qu'il n'aurait pas hésité à entrer dans l'illégalité pour
briser la grève. La chambre lui vote la confiance mais 200 députés votent un ordre du
jour défavorable et Millerand, Viviani et Barthou
s'oppose à Briand sur le droit de grève des cheminots.
Briand décide de démissionner. Le président Fallières
lui demande de former un autre gouvernement
Formation du second gouvernement Briand le 4 novembre 1910:
Affaires étrangères |
Stephen Pichon |
Journaliste radical socialiste |
Instruction publique, cultes |
Maurice -Louis Faure |
Radical socialiste |
Justice |
Théodore Girard |
|
Intérieur |
Aristide Briand |
Avocat Journaliste radical socialiste |
Finances |
Louis Klotz |
Journaliste
Républicain radica l -socialiste |
Guerre |
Jean Brun |
Général |
Commerce et Industrie |
Jean Dupuy r |
Professeur
Union républicaine |
Marine |
Gaston Boué de Lapeyrère |
Amiral |
Travaux publics et PTT |
Louis Puech |
Avocat
Républicain radical -socialiste |
Agriculture |
Maurice Raynaud |
Radical |
Colonies |
Jean-Baptiste Morel |
Pharmacien
Union démocratique |
Travail et prévoyance sociale |
Antoine Lafferre |
Radical |
Ce gouvernement sera de courte durée Briand démissionnera devant l'opposition des
radicaux le président Fallières chargera alors Monis de former un gouvernement
|
|
5
- LE GOUVERNEMENT MONIS
du 2 mars 1911 au 23 juin 1911
|
Ernest MONIS (1846 - 1929)
Avocat réputé, il devient
ministre de la justice dans le gouvernement Waldeck-Rousseau en 1899. Il succède à
Briand au poste de président du conseil il est considéré par certains commentateurs
comme la doublure de Combes.
|
Gouvernement |
Affaires étrangères |
Jean Cruppi |
Avocat
Gauche radicale |
Instruction publique et Cultes |
Théodore Steeg |
Professeur Républicain radical -socialiste |
Justice |
Antoine Perrier |
Avoué Républicain progressiste |
Intérieur |
Ernest Monis |
Avocat |
Finances |
Joseph Caillaux |
Inspecteur des finances Union
démocratique |
Guerre |
Maurice Berteaux remplacé
par François Goiran le 27 mai |
Agent de change Maire de Chatou Républicain radical-socialiste
(Berteaux) |
Commerce et Industrie |
Alfred Massé |
Avocat Journaliste
Républicain
radical-socialiste |
Marine |
Théophile Delcassé |
Journaliste Gauche radicale |
Travaux publics et PTT |
Charles Dumont |
Professeur
Républicain |
Agriculture |
Jules Pams |
Avocat Radical
socialiste |
Colonies |
Adolphe Messimy |
Journaliste
Radical -socialiste |
Travail et Prévoyance |
Joseph Paul-Boncour |
Avocat Républicain
socialiste |
|
Site des
1er ministres - http://www.archives.premier-ministre.gouv.fr/ |
|
1911
Maroc
suite de 1910:
En avril et mai 1911 des
menaces pèsent sur le sultan du Maroc Moulay Hafid
le gouvernement envoie 12 000 hommes en renfort. Des tribus se soulèvent et assiègent
Fès où se trouvent les consulats. Le 23 mai le général Mounier fait
son entrée à Fès. Le 8 juin il est à Meknès et à Rabat le 9 juillet. (Maroc
suite en juillet 1911)
Le 20 mai, lors d'une course d'aéroplanes Paris Madrid, le ministre de la guerre
Berteaux est tué par un aéroplane et le président du conseil est blessé.
Le ministre des affaires étrangères assure l'intérim de Monis.
Dans son livre "La guerre qui vient" Francis Delaisi
économiste proche de la CGT analyse les rivalités économiques entre l'Allemagne et l'
Angleterre qui , selon lui , doivent conduire à la guerre entraînant la France dans le
conflit en raison de ses accords avec l'Angleterre. Il annonce que l'Allemagne violera la
neutralité Belge afin de prendre le contrôle du port d'Anvers
Interpellé sur l'organisation de l'armée, la chambre met le gouvernement en minorité Monis
démissionne le 23 juin 1911. Fallières charge Caillaux
de former le nouveau gouvernement. |
|
6
- LE GOUVERNEMENT CAILLAUX
du 28 juin 1911 au 10 janvier 1912
|
Joseph CAILLAUX (1863 -
1944)
Fils d'un ancien ministre
catholique et royaliste , il reçoit une éducation religieuse stricte. En réaction il se
tourne vers la République et le radicalisme. Inspecteur des finances il est élu député
de la Sarthe en 1898 à 35 ans. Il se construit une solide réputation de technicien des
finances, ce qui lui permet d' entrer comme ministre des finances dans le gouvernement de
Waldeck-Rousseau en 1899. Il innove en présentant des budgets équilibrés et en
réformant le système fiscal sans toutefois s'attaquer à l'impôt sur le revenu,
conscient des multiples oppositions à ce projet. Il est à nouveau ministre des finances
dans le gouvernement de Clemenceau mais échoue dans sa tentative d'instauration de
l'impôt sur le revenu. Après cet échec il se rapproche des radicaux et devient à
nouveau ministre des finances dans le cabinet de Monis, après la chute de celui-ci il
devient président du conseil en 1911
|
Gouvernement |
Affaires étrangères |
Justin de Selves |
Préfet |
Instruction publique et Cultes |
Théodore Steeg |
Professeur Républicain
radical -socialiste |
Justice |
Jean Cruppi |
Avocat
Gauche radicale |
Intérieur |
Joseph Caillaux |
Inspecteur des finances Union
démocratique |
Finances |
Louis Klotz |
Journaliste
Républicain radical-socialiste |
Guerre |
Adolphe Messimy |
Journaliste
Radical -socialiste |
Commerce et Industrie |
Charles Couyba |
Professeur
Gauche radicale-socialiste |
Marine |
Théophile Delcassé |
Journaliste Gauche radicale |
Travaux publics et PTT |
Victor Augagneur |
Dr en médecine Républicain
socialiste |
Agriculture |
Jules Pams |
Avocat Radical
socialiste |
Colonies |
Albert Lebrun |
Ingénieur des mines
Gauche démocratique |
Travail et Prévoyance sociale |
René Renoult |
Avocat |
|
Histoire de la
France contemporaine 1871 - 1913 Larousse |
|
Maroc
suite d'Avril 1911:
Le 3 juillet 1911, l'ambassadeur
d'Allemagne à Paris,
le baron von Schoen
informe le ministre des affaires étrangères que devant l'avancée des troupes
françaises au Maroc, l'Allemagne envoie un navire de
guerre à Agadir. En fait ce navire est déjà là. La France demande des explications.
L'Allemagne alors informe l'ambassadeur de France à Berlin qu' en échange du protectorat
français sur le Maroc l'Allemagne revendique la cession du Congo .
Le 21 l'Angleterre
fait savoir qu'elle n'est pas favorable à l'implantation de l'Allemagne au Maroc. Des
négociations secrètes ont lieu entre Caillaux et des
émissaires allemands à l'insu du ministre des affaires étrangères Selves.
En août, une grave controverse oppose Selves à Caillaux
sur les concessions à faire à l'Allemagne.
En septembre , les négociations avec
l'Allemagne s'enveniment. Le président de la République, Caillaux,
les présidents de la chambre et du Sénat passent en revue la flotte de Méditerranée au
large de Toulon ( le 25 septembre le cuirassé Liberté explose en rade de Toulon faisant
220 morts dans l'équipage) . Le lendemain ils assistent aux grandes manuvres dans
l'Est. Le 4 novembre une convention est signée , la France cède à l'Allemagne une zone
de 265 000 km2 entre le Cameroun et le Congo et l'Allemagne s'engage à ne pas entraver
l'action de la France au Maroc.
(la photo ci contre est extraite de Wikipédia)
Maroc: suite en 1912
Le 28 juillet 1911 le ministre de la guerre soumet au président de la République deux
décrets l'un organise le conseil supérieur de la guerre, l'autre réorganise le haut
commandement et l'état major des armées. Le général Joseph
Joffre
devient chef d'état major général
Le 21 décembre des bandits blessent gravement un caissier de la société générale et
s'enfuient en auto avec leur butin, c'est le premier épisode de "la bande à Bonnot". Le 25 mars
1912 ils attaqueront à nouveau la société générale de Montgeron et de Chantilly tuant
deux employés. Le 24 avril Bonnot tue à Ivry le directeur de
la sûreté. Quatre jours plus tard Bonnot sera tué chez un
garagiste de Choisy le roi où il s'était réfugié pendant l'assaut de la police.
Le 15 mai Garnier et Valet, deux de ses acolytes seront tués à Nogent sur
Marne , les 6 autres membres de la bande seront jugés et condamnés à mort le 3 février
1913
L'acte de naissance de la physique quantique:
A l'automne 1911 un évènement de portée mondiale se déroulait à
Bruxelles. A l'initiative du physicien allemand
Nernst l'industriel de la chimie, autodidacte et savant
Ernest Solvay réunissait dans un (le ,
il n'y en avait qu'un) grand hôtel tout ce que la physique comptait comme
savants. Tous ces hommes et femmes qui avaient souvent des revenus et
des habitudes modestes se retrouvèrent dans cet hôtel luxueux.
Sommerfied écrivit à sa femme "j'ai une
chambre avec une salle de bains et des toilettes, je prend un bain tous les
matin , à table j'ai un Français à ma droite et un Anglais à ma gauche."
Il n'y a pas à l'époque de langue universelle, c'est
Lorentz qui maîtrise parfaitement allemand,
anglais et français qui traduit à la volée assurant ainsi une convivialité
qui aura de grandes répercussions. On y trouvera Brillouin,
Marie Curie, De Broglie,
Einstein, Goldschmidt,
Langevin, Lindeman, Lorentz,
Nrenst,
Perrin, Plank,
Pointcaré,
Rubens, Rutherford,
Sommerfield, et l'invitant qui aura par cette initiative apporté
beaucoup à la physique moderne.
Einstein se liera d'amitié avec Marie Curie. A
leur retour du congrès, la presse française ne fit aucun cas de ce congrès
sauf la presse de droite qui ne vit là que l'occasion pour Marie Curie
alors veuve depuis 5ans et Paul Lagevin séparé de sa
femme de se retrouver dans un hôtel et de monter ceci en scandale.
Einstein écrira à Marie Curie: "Je me sens le
besoin de vous dire combien j'ai appris à admirer votre intelligence, votre
énergie et votre intégrité, que je considère chanceux d'avoir pu vous
rencontrer personnellement à Bruxelles. Si cette racaille s'occupe encore de
vous, cessez simplement de lire ces sottises . Laissez les aux vipères pour
qui elles ont été fabriquées "
voir également le document
avec la photo des participants au congrès de 1927
précédentes: 1910 |
Informations
économiques - 1911 |
suivantes
1913 |
En 1911 Frederick Winslow Taylor publie "Principles
of Scientific Management", en France c'est Henri Fayol
qui est le promoteur de l' Organisation Scientifique du Travail - OST - qui va révolutionner les techniques de production
industrielle. Aux Etats-Unis l'exemple frappant vient de chez Ford . Les chaînes de
production et la standardisation des pièces vont accroître de façon spectaculaire la
production.. Le temps d'assemblage d'une voiture va passer de 10 heures à 3 heures
Production chez Ford
|
1908 |
1909 |
1910 |
1912 |
1913 |
1915 |
1916 |
Production |
6 398 |
10 607 |
18 664 |
78 440 |
248 307 |
472 350 |
730 041 |
Prix en $ |
2 800 |
850 |
950 |
690 |
550 |
440 |
360 |
|
1912
Le 10 janvier 1912 Clemenceau
met en demeure le ministre des affaires étrangères de confirmer les déclarations de Caillaux
affirmant qu'aucune tractation secrète n'a eu lieu avec l'Allemagne au sujet du Maroc. Selves
se tait et démissionne. Caillaux ne parvient pas à le
remplacer, il donne la démission de son gouvernement |
|
7
- LE GOUVERNEMENT POINCARE
du 14 janvier 1912 au 21 janvier 1913
|
Raymond POINCARÉ
(1860 - 1934)
Lorrain, fils d'un ingénieur des ponts et chaussées, il est élevé dans un patriotisme
propre aux gens de l'Est. Avocat il mène de front ses activités professionnelles et
politique. En 1886 il est chef de cabinet du ministre de l'agriculture Develle (
gouvernement Freycinet sous la présidence de Jules Grévy) et conseiller général. En 87
il est député de la Meuse, il n'a que 27 ans . Il est ensuite 3 fois ministre entre 93 et
95 ( Instruction publique et Finances). Dreyfusard déclaré, il est Sénateur en 1903, et
ministre des finances en 1906, il est président du conseil en 1912. Il peut être considéré comme le leader des
modérés, qui arborent souvent l'étiquette
progressiste
et qui évoluent au fil du temps du centre gauche vers
la droite républicaine.
|
Gouvernement |
Affaires étrangères |
Raymond Poincaré |
Avocat
|
Instruction publique et Cultes |
Gabriel Guist'hau |
Avocat
Républicains radicaux-socialistes |
Justice |
Aristide Briand |
Avocat Journaliste radical socialiste |
Intérieur |
Théodore Steeg |
Professeur Républicain
radical -socialiste |
Finances |
Louis Klotz |
Journaliste
Républicain radical-socialiste |
Guerre |
Alexandre Millerand |
Avocat Socialiste |
Commerce et Industrie |
Fernand David |
Avocat
Gauche radicale |
Marine |
Théophile Delcassé |
Journaliste Gauche radicale |
Travaux publics et PTT |
Jean Dupuy |
Professeur
Union républicaine |
Agriculture |
Jules Pams |
Avocat Radical
socialiste |
Colonies |
Albert Lebrun |
Ingénieur des mines
Gauche démocratique |
Travail et Prévoyance sociale |
Léon Bourgeois |
Avocat Radical |
|
Site des
1er ministres - http://www.archives.premier-ministre.gouv.fr/ |
|
Maroc
suite de juillet 1911:
Le 10 février 1912, le Sénat
ratifie la convention franco-allemande sur le Maroc, le 22 mars
Poincaré obtient la
confiance pour sa politique marocaine et le 30 mars la convention de Fès impose le
protectorat au Maroc. Il est prévu d'engager des réformes administratives, judiciaires,
scolaires, économiques et militaires, la France s'engage à respecter la religion
musulmane et la fonction de Sultan. (suite en 1921)
Mis en chantier en 1909, le lancement a lieu le 31 mai 1911 Le plus
grand paquebot du monde commence sa première traversée de l'Atlantique le 10
avril 1912 et le 15 avril suivant le Titanic
sombre après avoir heurté un iceberg
Le 30 mars la loi instaurant la journée de 8 heures dans les mines est votée, le Sénat
l'approuvera le 14 novembre 1913.
Les prémices de la guerre mondiale
En septembre 1911
les Italiens déclarent la guerre aux turcs et débarque en Lybie
d'abord avec 20 000 hommes mais ils sont en difficulté devant
Benghazi Ils durent porter le corps expéditionnaire à 100 000
hommes opposés à 20 000 Arabes et 8 000 turcs. Les Italiens
durent se contenter de la bande côtière de la Libye mais leur
supériorité navale leurs permirent de prendre possession d'îles
ottomanes du Dodécanèse
L'imbroglio Balkanique, Guerre des Balkans: La
Bulgarie et la Serbie, encouragées par la Russie forment la ligue balkanique en vue d'un
partage éventuel de la Turquie d'Europe, la Grèce et le Monténégro les rejoignent. Les
quatre alliés déclarent la guerre à la Turquie en octobre 1912 . Ces derniers
sont écrasés. La situation internationale s' aggrave, la Serbie revendique un accès à
la mer, l'Italie s'y oppose celle-ci veut annexer l'Albanie, elle demande un
renouvellement de la triple alliance (Allemagne, Autriche, Italie) La Grèce proteste
contre l'occupation du Dodécanèse par l'Italie La Turquie reconnaît l'indépendance de
l'Albanie le 28 novembre 1912. L'Autriche -Hongrie s'oppose à toute augmentation de la
puissance serbe ou italienne et s'appuie sur la Bulgarie.
La Russie craint la pression de
la Bulgarie sur la Serbie et la Turquie le ministre des affaires étrangères
Sazonov veut
protéger le dernier état des Balkans ami de la Russie. (à suivre). |
En septembre 1911 les Italiens
déclarent la guerre aux turcs et débarque en Libye d'abord avec 20 000
hommes mais ils sont en difficulté devant Benghazi Ils doivent porter le
corps expéditionnaire à 100 000 hommes opposé à 20 000 Arabes et 8 000
turcs. Les Italiens durent se contenter de la bande cotière de la lybie mais
leur supériorité navales leurs permirent de prendre possession d' îles
ottomanes du dodécanèse
L'imbroglio Balkanique, Guerre des Balkans: La
Bulgarie et la Serbie, encouragés par la Russie forment la ligue balkanique en vue d'un
partage éventuel de la Turquie d'Europe, la Grèce et le Monténégro les rejoignent. Les
quatre alliés déclarent la guerre à la Turquie en octobre 1912 . Ces derniers
sont écrasés. La situation internationale s' aggrave, la Serbie revendique un accès à
la mer , l'Italie s'y oppose celle-ci veut annexer l'Albanie, elle demande un
renouvellement de la triple alliance (Allemagne, Autriche, Italie) La Grèce proteste
contre l'occupation du Dodécanèse par l'Italie La Turquie reconnaît l'indépendance de
l'Albanie le 28 novembre 1912. L'Autriche -Hongrie s'oppose à toute augmentation de la
puissance serbe ou italienne et s'appuie sur la Bulgarie.
La Russie craint la pression de
la Bulgarie sur la Serbie et la Turquie le ministre des affaires étrangères
Sazonov veut
protéger le dernier état des Balkans ami de la Russie. (à suivre).
Le 17 novembre 1912, grande manifestation socialiste contre la guerre au
Pré-Saint-Gervais. Les 24 et 25 Novembre la CGT tient un congrès extraordinaire contre
la guerre.
C'est pourtant la course aux armements, l'Allemagne
augmente son budget militaire et décide de faire passer ses effectifs
militaire de 600 000 hommes à 800 000 en temps de paix. L'Autriche-Hongrie
renforce son potentiel de défense. Le parlement français va voter en 1913 la
loi des 3 ans (de service militaire)
qui va permettre d'avoir 750 000
hommes sous les drapeaux
précédentes:1880 |
Informations sur la presse
parisienne en 1912 |
Informations
suivantes presse: 1939 |
Les quotidiens en 1912:
Titres |
Tirages
en 1912 |
Tirage en 1880 |
Le
Petit Parisien |
1 295 000 |
39
419 |
Le
Journal |
995 000 |
|
Le
Petit Journal |
850 000 |
583
820 |
Le
Matin |
647 000 |
|
La
Croix |
300 000 |
|
Excelsior |
110 000 |
|
L'
Eclair |
77 000 |
|
La
Liberté |
77 000 |
|
La
Presse |
75 000 |
|
L'
Humanité |
63 000 |
|
La
Petite République |
47 000 |
196
372 |
L'
Intransigeant |
46 000 |
71
601 |
La
Patrie |
46 000 |
|
Le
Temps |
45 000 |
|
La
Libre Parole |
44 000 |
|
Le
Figaro |
36 000 |
104
924 |
Le
Radical |
32 000 |
|
La
Lanterne |
28 000 |
150
531 |
Le
Journal des débats |
26 000 |
|
Paris-Midi |
24 000 |
|
Le
Gaulois |
20 000 |
|
Le
Paris-Journal |
18 000 |
|
Le
Rappel |
14 000 |
|
La
Gazette de France |
5 000 |
|
Total
presse parisienne |
4 920 000 |
|
|
1913
En janvier 1913 le mandat du Président de
la République arrivant à échéance, sollicité pour un second mandat il dira
"la place n'est pas mauvaise mais il n'y a pas d'avancement" des élections sont organisées . Le 17 janvier à
Versailles, Poincaré est élu président avec 483 suffrages contre 269 au radical
Jules Pams et 69 voix au socialiste Édouard Vaillant .
|