|
Le 17 février Thiers
est élu chef du pouvoir exécutif provisoire de la république Française avant qu' il
soit statué sur les institutions de la France. Le 19 février Thiers
forme son gouvernement . La veille, Jules Grévy
avait été élu président de l'assemblée nationale

Affaires étrangères |
Jules Favre |
Avocat, Laïc, contre la commune |
Instruction publique |
Jules Simon |
Professeur. Contre le coup d'état de Nap3 |
Intérieur |
Ernest Picard |
Avocat, contre la commune |
Guerre |
Adolphe Charles Le Flô |
Général, contre la répression de la commune |
Marine |
Louis Pothuau |
Amiral, |
Justice |
Jules Dufaure |
Avocat, Modéré, vice Président du Conseil |
Commerce |
Félix Lambrecht |
Polytechnicien, Ingénieur des ponts, Centre gauche |
Colonies |
Baron de Larcy |
|
Finances |
Auguste Pouyer-Quertier |
Polytechnicien |
A Paris le comité central
de la garde nationale refuse de désarmer. Les gardes nationaux manifestent pour
commémorer la révolution de février 1848. A la nouvelle de l'entrée imminente des
Prussiens dans Paris Ils décident de regrouper l'artillerie située dans le 16ème et le
15ème arrondissement de Paris sur les buttes Montmartre et Chaumont, place des Vosges et
place d'Italie. Le 10 mars Clemenceau tentera vainement de les
persuader de rendre les canons. Les gardes nationaux renouvellent leur attachement à la
république et décident que Paris se constituera en république indépendante si le
gouvernement ne vient pas siéger à Paris. Le 5 mars, Jules Ferry
qui est préfet de la Seine et maire de Paris demande au gouvernement de siéger dans la
capitale

Les préliminaires de paix sont signés le
26 février. Le 1er mars après 6 heures de délibération
l'assemblée ratifie par 546 voix pour, 107 contre et 23 abstentions le
traité qui nous arrache l'Alsace et une partie de la Lorraine
et nous contraint à verser une indemnité de guerre de 5 milliards de
francs-or ce qui correspond à environ 25% du PIB. Le paiement
conditionnera l'évacuation des troupes prussiennes.
L'assemblée revient sur plusieurs
décisions qui avaient été prises. Le 1er mars l'Assemblée
Nationale confirme la déchéance de la dynastie impériale. Supprime le retrait gratuit
des gages déposés au
mont de piété, supprime le moratoire des loyers et des effets de commerce (150 000
constats d'huissiers sont effectués en quelques jours) . N'accorde le paiement des gardes
nationaux à raison de 1, 5 franc par jour uniquement dans dans le cas où ils n'ont pas
d'autre ressource. Elle décide de siéger non plus à Bordeaux mais à
Versailles.
A Paris le 15 mars, les militants de l'Internationale prennent le
contrôle du comité central de la fédération des gardes nationaux ( 16 membres sur 38)
et les Blanquistes (3 membres ) prennent le contrôle de l'armée. Le 15
mars, Thiers établit son siège à Paris au ministère des
affaires étrangères quai d'Orsay. Le 17 mars, il ordonne la restitution des canons, Blanqui
est arrêté.
Le 18 mars quelques canons sont enlevés,
mais la plupart des gardes nationaux se range du côté des insurgés. Les généraux Lecomte et Thomas
sont arrêtés par les insurgés. Le premier à Montmartre alors qu' il commandait les
soldats chargés de récupérer les canons.
Il avait ordonné aux soldats de tirer sur la
foule menaçante ce qu'ils ont refusé de faire. L' autre reconnu place Pigalle il fût
accusé d'avoir participé aux tueries de juin 1848 et pendant leur transfert , rue des
Rosiers ils furent jugés sommairement et fusillés. Le ministre de la
guerre ordonne à ses troupes d' évacuer Paris. Le soir Paris se hérisse de
barricades.
De part et d'autre , l'assemblée à
majorité royaliste et les insurgés personne ne veut de conciliation. Une manifestation
de Parisiens hostiles à l' insurrection se déroule place Vendôme, ce sont en majorité
des Bonapartistes. Des heurts entre manifestants et fédérés font 13 victimes. Des
insurrections ont lieu à Marseille, Lyon, Saint Etienne vite
réprimées. Bismarck autorise Thiers
à porter son armée de 40 000 hommes à 80 000 puis à 100 000 hommes.
Malgré son passé d' Orléaniste, Thiers
affirme qu'il ne brisera pas la république et que ce sera au peuple de choisir lorsque
tout sera rétabli.
Le 5 avril Début du siège de Paris par
les Versaillais . Les troupes sont commandées par le maréchal Mac-Mahon
et le blocus alimentaire commence le 25. Les Versaillais progressent
vers Paris ils prennent Bagneux le 20, Ivry le 30, Issy le 8 mai, Vanves le 13.
Le 21 mai
les Versaillais informés de l'absence de défenseurs porte de saint Cloud pénètrent
dans Paris vers 18 heures et dans la nuit 50 000 hommes entrent dans Paris. Le 22 mai les
Versaillais ont conquis le tiers ouest de Paris, ils bombardent Paris fusillent
instantanément les insurgés pris. Les Fédérés pratiquent la terre brûlée, ils incendient
les lieux qu'ils doivent abandonner, les Tuileries, le Louvre, le Palais Royal et
fusillent les otages. Le 28 mai tout est terminé, la semaine sanglante s'achève
(d'autres viendront avec la répression) la Commune
de Paris a vécu. Paris a été dévasté, par les Prussiens, les
Versaillais et les insurgés.
On comptera parmi les communards des
membres de la première internationale dont les noms sont restés célèbres: Eugène
Varlin (secrétaire de la section française il sera
fusillé), Benoit Malon, Paul Brousse,
Jules Vallès (écrivain), Louise Michel (Institutrice anarchiste, elle sera déportée),
Eugène Pottier (auteur de l'
Internationale), Jean-Baptiste Clément
( auteur du Temps des cerises ) Elisée
Reclus (géographe), Gustave Courbet (le peintre)
Bilan succinct de la commune:
Les Versaillais ont eu 877 tués et 6 500
blessés. Les fédérés 3 ou 4 000 tués. La répression qui se prolongera jusqu'en 1875
fera fusiller 17 000 insurgés (ou qualifiés comme tel) 43 522 arrestations qui seront
dirigés vers Cherbourg , Lorient , Brest, Rochefort, Ré , Oléron pour prendre les
chemins de la déportation vers l'Algérie et la Nouvelle Calédonie. 1 200 mourront
durant leur transfert.
L'historien anglais Robert Tombs a revu à
la baisse ces nombres, il estime les pertes dans les rangs de la Commune
entre 6000 et 7500 morts dont environ 1500 fusillés
La répression contre les excès de la commune n'était pas mal vu de la
population, la république était naissante et fragile, les républicains
avaient peur qu'elle soit compromise . Emile Zola
et George Sand étaient contre la
commune. Cela dit, certains ont été particulièrement zélés tel le Général Gallifet
qui sera surnommé "le boucher de la commune" et Thiers
que Clemenceau décrira comme "le
type même du bourgeois cruel et borné"
Bilan
succinct de la guerre:
Coté Allemand:
120 000 morts dont la moitié de maladie
128 000 blessés
300 000 malades
Coté Français:
139 000 morts
143 000 blessés
320 000 malades.
La variole a sévi durant cette guerre, les deux
cotés connaissaient la vaccination mais les Français ne connaissaient pas le
rappel aussi il eurent plus de morts parmi les contaminés:
Allemagne: sur 8 500 contaminations 450 décès
France: 125 000 contaminations 23 500 décès.
Pendant ces évènements, les Prussiens se contentèrent de
contempler les Français s'entre-tuer. Les pourparlers de paix se tinrent à
Bruxelles du 28 mars au 4 mai 1871 sans résultats. Ils reprirent à
Franckfort sur le Mein et furent signés le 10 mai 1871. La France perdait
avec l'Alsace et la Lorraine 1 447 466 hectares, 1694
communes et 1 597 228 habitants et devait verser une indemnité de 5
milliards de francs or à l'Allemagne. Les habitants des territoires cédés à
l'Allemagne avaient la possibilité de conserver la
nationalité française à condition d'en faire la demande avant le 1er octobre
1872
Le 27 juin un emprunt de 2 milliards est
lancé, la souscription devant être close le 30 juin. En 6
heures plus de 300 000 souscripteurs achètent pour
près 5 milliards de rentes perpétuelles,
ce qui sera ramené à 2, 225 milliards et qui porte à 4,5 milliards les emprunts de
l'état depuis 1870. La ville de Paris à son tour en septembre lance un emprunt de 350
millions qui sera couvert 15 fois. Ceci montre la richesse de la bourgeoisie française
alors que les ouvriers vivent dans une misère noire. Un premier versement de l'indemnité
de guerre de 500 millions (sur les 5 milliards) est effectué le 31 juillet , les
Allemands évacuent la Normandie
Le 2 juillet des élections législatives
partielles ont lieu, sur 111 sièges à pourvoir dans 46 départements (dont 21 dans
Paris) les républicains en obtiennent 99. Gambetta est élu
dans le Var .
Bien que majoritaires à l'assemblée environ 400
représentants, les
royalistes étaient divisés en deux groupes, les Orléanistes et les
Légitimistes. Les
premiers pouvaient prétendre au trône de France avec le Comte de Paris,
Louis Philippe Albert , c'est en sa faveur que
Louis
Philippe abdiqua, mais qui avait été élevé dans l'amour de la
révolution. Les seconds avec le petit fils de Charles 10 le
comte de Chambord. Pour cela il
aurait fallu un seul prétendant, les Orléanistes auraient accepté la candidature du comte
de Chambord mais celui-ci voulait revenir à la monarchie d'avant 89 et ne
pouvait accepter le drapeau tricolore. Le drapeau blanc qu' Henri 4
leur avait légué et qui "avait flotté sur son berceau". Le peuple français
n'aurait jamais accepté cela et d'ailleurs les Orléanistes non plus tel que le Duc
d'Aumale qui avait combattu en Algérie sous son "drapeau chéri"
aux trois couleurs.
Les républicains regroupés sous le nom d' Union
républicaine
C'est dans ce contexte que , le 12 août 1871 que le député de la
Corrèze, Charles Rivet fit la
proposition de porter Thiers à la Présidence de la république
ce qui fut voté le 31 août 1871 par 491 voix contre 94 et qui encrait un peu plus la
3ème République.
|

Le comte de Chambord |
En Algérie;
Le passage de l'administration militaire à l'administration civil (un des
décrets Crémieux du 24/10/1870) satisfait les colons qui trouvaient que les
autochtones étaient favorisés par les militaires.
Mac Mahon qui était alors gouverneur
général de l'Algérie, avait écrit au gouvernement français que les Kabyles
parmi lesquels existait une agitation se tiendront tranquille tant qu'il ne
verront pas la possibilité de nous chasser.
En 1871 devant l'affaiblissement de la France des révoltes éclatent. Des
spahis (cavalerie d'autochtones) refusent de
venir combattre en France, des tributs se soulèvent. En avril 1871 ce sont
250 tributs qui sont dans la révolte , le tiers de la population algérienne,
avec à leur tête le Cheik El Mokrani
qui
sera tué le 5/05/1871.
La Kabylie sera soumise en septembre 1871 |