TROISIÈME RÉPUBLIQUE
4 septembre 1870 - 10 juillet 1940

Le gouvernement
de défense nationale
du 4 septembre 1870 au 16 février 1871

 


Léon Gambetta n'est pas président de la République mais il représente bien ceux qui ne veulent pas capituler, il ne réussira pas à délivrer Paris

Léon Gambetta (1838-1882)
Né en 1838,   avocat il se fait remarquer en 1868 en prononçant un réquisitoire contre le régime impérial. Candidat aux élections de 1869,   auteur du programme de Belleville,   il siège au corps législatif avec la majorité républicaine et prend position contre la guerre de 1870

Histoire de France contemporaine 1871 - 1913 - Larousse

 

Le 2 septembre 1870,   Napoléon 3 enfermé dans Sedan capitule. Dans les rangs français on comptera 3000 tués, 14 000 blessés et 83 000 prisonniers. Lorsque la nouvelle du désastre de Sedan arrive à Paris, la foule réclame la déchéance de Napoléon 3. Thiers propose la création d'un gouvernement de défense nationale.

A l' hôtel de ville les révolutionnaires se sont installés (Blanqui,   Delescluze) en vue de former un gouvernement insurrectionnel.

Cependant Jules Favre et Léon Gambetta  font plébisciter un gouvernement composé des députés de la Seine Arago,   Favre,   Crémieux,   Garnier-Pagès,   Gambetta,   Ferry,   Glais-Bizoin,   Pelletan,   Picard,   Jules Simon,   Rochefort ,   le Général Trochu gouverneur militaire de Paris présidera le gouvernement qui est formé dés le 4 septembre.

Chef du gouvernement Général Trochu
Affaires étrangères Jules Favre
Secrétaire du gouvernement Jules Ferry
Intérieur Léon Gambetta
Finances Ernest Picard
Instruction publique, cultes, Beaux Arts Henri Rochefort
" Jules Simon
La guerre Adolphe Le Flo
Garde des Sceaux et
Affaires Algériennes
Adolphe Crémieux

La république est proclamée du balcon de l'Hôtel de Ville aux Parisiens et de façon plus officielle dans la salle du trône aux Tuileries le 4 septembre 1870. (c'est du moins ce que je déduis des deux versions que l'on peut trouver dans les différents ouvrages) L'impératrice se réfugie en Angleterre.
Gambetta tente de réorganiser la résistance. Thiers entreprend une tournée européenne: Londres le 12 septembre,   Vienne le 24,   Saint-Pétersbourg le 27, Italie le 12 octobre. La date des nouvelles élections est fixée au 25 septembre.
Le 19 Paris est assiégé, les Prussiens établissent leur quartier général à Versailles.

Le 15 septembre, gouvernement établit une antenne à Tours pour assurer la coordination avec la province . Elle est dirigée par Adolphe Crémieux et compte Alexandre Glais-Bizoin et l'amiral Fourichon. Elle sera rejointe le 9 octobre par Léon Gambetta dans le but de former une nouvelle armée.

Delescluze appelle à instaurer à Paris une commune révolutionnaire sur le modèle de 1792,   à Lyon Bakounine déclenche une insurrection qui fait long feu. Le 31 octobre Blanqui,   Flourens et les gardes nationaux de Belleville envahissent l' hôtel de ville déclarent la déchéance du gouvernement. Dans la nuit Ferry et Trochu font encercler les insurgés qui se soumettent en échange d'un sauf conduit. Rochefort quitte le gouvernement.

Gambetta accompagné de son énergique lieutenant Eugène Spuller, quitte Paris en ballon pour Tours afin d'y rencontrer la délégation du gouvernement et d'organiser une armée. Le 27 octobre Bazaine assiégé dans Metz,   capitule. 173 000 soldats sont fait prisonniers,   Gambetta l'accuse de trahison,   il appelle à la guerre à outrance. Le gouvernement appelle à la levée en masse,   Gambetta organise l'armée de la Loire qui reprend Orléans le 9 novembre mais est battue à Beaune la Rolande le 28,   elle se replie sur Vendôme elle est battue ensuite à plusieurs reprises,   les Prussiens reprennent Orléans la délégation du gouvernement quitte Tour pour Bordeaux le 5 décembre. Des volontaires commandés par Garibaldi libèrent Dijon. Une tentative de sortie des troupes parisiennes commandées par Trochu en direction de Champigny échoue le 30 novembre. Malgré un changement de commandement et diverses réorganisations l'armée improvisée de la Loire subit échec sur échec.

 Le 17 décembre les Prussiens commencent le bombardement de Paris.

 

 

Algérie: Les décrets Crémieux

Lorsqu'on annonce que le ministre de la justice Adolphe Crémieux publie un décret le 24 octobre 1870 sur la naturalisation des juifs d'Algérie, c'est la surprise. La France est au prises avec la Prusse, Napoléon 3 est enfermé dans Sedan depuis le 2 septembre, l'armée de Bazaine est enfermée dans Metz. Le gouvernement français a créé une antenne à Tours depuis le 7 septembre afin de maintenir les liens avec la province Le 20 septembre les Prussiens encerclent Paris et Adolphe Crémieux alors à Tours, publie une série de décrets concernant l'organisation de l'Algérie et particulièrement la naturalisation française des juifs d'Algérie. C'est plutôt surprenant; On s'interroge, pourquoi dans un temps aussi critique et pourquoi créer une communauté religieuse? En fait, la laïcité a cette époque n'était pas de mise et communautés existaient déjà depuis des siècles. On ne peut en faire le reproche à Crémieux mais favoriser l'une allait sans doute provoquer des troubles.

Si nous remontons en arrière:
Depuis le 7eme  siècle, les pays sous domination musulmane font la distinction entre musulman, juif et chrétien. Trois religions monothéistes et impose leur conversion aux polythéistes. Les juifs et chrétien sont en principe protégés dans leur personne et leur biens par le sultan. Il ne leur est pas possible d'intégrer l'armée et doivent payer un impôt spécifique. Il est donc intéressant à l'administration de garder ces communautés en l'état puisque toute conversion signifie ne plus payer l'impôt.
En 1865, Napoléon 3 offre la possibilité aux 3 millions d'indigènes musulman, 250 000 étrangers et 30 000 indigènes israélites  de bénéficier de la citoyenneté française. De 1865 à 1870,  113 musulmans , 1 402 étrangers et 151 israélites sont naturalisés
En mai 1860 le préfet d'Alger répondant à une requête de notables juifs demandant une nationalisation collective s'engage à appuyer leur demande. En 1865 une pétition portant 10 000 signatures d'israélites est envoyée à l'Empereur. De 1865 à 1869 les conseils généraux des 3 provinces d'Algérie ( Constantinois, Algérois, Oranais) réitèrent unanimement cette demande.
Le 8 mars 1870 le ministre de la justice Emile Ollivier transmet au conseil d'État un projet de décret visant à naturaliser tous les israélites d'Algérie. Le conseil d'État demande une enquête  sur l'accueil que recevrait le décret chez les musulmans  le gouverneur général de l'Algérie Patrice de Mac Mahon se prononce pour. Mais le décret n'est pas adopté..
Le 4 septembre création du gouvernement de défense nationale.

C'est dans ce contexte que parait le décret Crémieux qui en fait succède à Émile Ollivier

Ces décrets mettent également  fin au régime militaire auquel l'Algérie est soumise pour lui substituer par le régime civil. Afin de permettre l'assimilation il donne la citoyenneté française aux 37 000 juifs d'Algérie. Pour les indigènes musulmans ou les étrangers un autre décret offre la possibilité de francisation de façon plus restreinte à partir de l'age de 21 ans. Les indigènes pratiquement tous musulmans garderont leur statut.

Ce décret qui vient s'ajouter à la décision prise en 1963 d'annuler
 le "senatus consult" qui gelait le dépeçage des terres des tributs, va exacerber les tensions communautaires. Encouragé par la défaite militaire de la France, le bachagha El Mokrani va mener la rébellion de  250 tributs kabyles. El Mokrani sera tué le 5 mai 1871, les rebelles ne seront soumis qu'en septembre 1871. Devant les dégâts causés par ce décret, Adolphe Thiers proposera son abrogation le 21 juillet 1871 mais il sera repoussé.

Alors que , depuis la restauration et l'empire l'antisémitisme avait disparu ces évènements vont le réactiver .

En 1847 (fiche Louis Philippe )  sur 110 000 colons on comptait 48 000 Français, 31 000 Espagnols et 16 000 Italiens et Maltais qui devaient cohabiter avec une population libre de 2 millions de personnes.

 


1871

Président de l'assemblée nationale
Jules Grévy

(Gauche Républicaine)

du 16 février 1871 au 2 avril 1873

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Suivant BUFFET

Le siège de Paris commence à peser, le pain est rationné. Une nouvelle tentative pour forcer le blocus échoue et fait 5 000 morts. Le 22 janvier une nouvelle insurrection aux cris de "Vive la commune,   Guerre à outrance" cette fois la troupe tire sur les insurgés 5 morts.

Le 28 janvier Paris capitule. Des manifestations ont lieu dans Paris. Gambetta demande la continuation de la guerre mais le gouvernement y est opposé,  Gambetta démissionne. Un armistice est signé pour 21 jours le temps d'organiser des élections. Paris est autorisé d'avoir une garnison de 40 000 hommes, la ville de Paris devra verser une indemnité de 200 millions. L'armée Prussienne occupe les forts autour de Paris

Belfort qui est commandée par le Colonel Denfert-Rochereau est assiégée par le maréchal prussien Moltke et 40 000 hommes depuis le 3 novembre 1870 résiste jusqu'à ce que le gouvernement de défense nationale  lui demande de capituler le 18 février 1871. En récompense du comportement héroïque de la ville le territoire de Belfort deviendra un département français

Profitant de la dynamique crée par sa victoire sur la France, l' Empire Allemand ( 2ème Reich) est proclamé à Versailles dans la galerie des glaces  le 18 janvier 1871. Mais l'empire allemand est en fait une fédération regroupant 25 états, 3 villes libres et 22 royaumes,   grands-duchés et principautés.

Les Élections Législatives ont lieu le 8 février l'assemblée compte sur 645 sièges 400 monarchistes ( dont la moitié d'Orléanistes) 150 républicains (dont 40 radicaux) 80 libéraux et 20 bonapartistes. Thiers,   Gambetta,   Trochu ,   Garibaldi sont élus, les communalistes obtiennent 6 élus dans Paris Delescluze,   Garibaldi,   Pyat,   Malon,   Tolain et Gambon.  
Blanqui
et Cluseret sont battus.
 Sont également élus dans Paris Louis Blanc,   Hugo,   Schoelcher,   Rochefort,   Clemenceau,   Gambetta,   Floquet,   Lockroy,   Brisson et Alphonse Peyrat. L'assemblée se réunit à BordeauxGaribaldi (voir ci dessous) est accueilli par les huées des députés monarchistes il démissionne et Victor Hugo qui avait pris sa défense démissionne également.
A nouveau , avec l'écrasante majorité royaliste toute discussion devient inutile, on parle à nouveau de chambre introuvable

Garibaldi, Nice, Italie
Giuseppe Garibaldi
est né à Nice en 1807. Il est considéré comme l'un des fondateurs de l'Italie
La ville de Nice qui était dans le giron piémontais demande son rattachement à la France en 1793. Ce rattachement est accepté par la convention et le département des Alpes maritimes est créé.  Nice redevient piémontaise après l'abdication de Napoléon 1er.
En 1848 dans la ville existe un parti français qui va se trouver renforcé par les républicains français qui se sont exilés après le coup d'Etat de Napoléon 3 en 1852 .
Napoléon 3 veut aider l'Italie à faire son unité il propose d'aider celle-ci à repousser les Autrichiens mais en échange demande les comtés de Nice et de Savoie ce qui est conclu en 1858 et fait l'objet de traité de Turin en 1860
En 1848 le mouvement qui s'est amorcé en France s'étend en Europe on l'appellera le "printemps des peuples" (Allemagne, Roumanie, Hongrie, Pologne, Autriche) Garibaldi qui est revenu de son exil en Amérique du sud pénètre en Italie avec 150 compagnons
L'unité de l'Italie nécessitera plusieurs guerres mais finalement elle se fera en 1870.
Garibaldi est donc né Italien mais c'est un Niçois
Au cours de ses exiles, il n'est pas resté inactif, il participe aux mouvement d'émancipation en Amérique du Sud, ( en Uruguay plusieurs  rues et monuments portent son nom)  il aura l'occasion de rencontrer des exilés français Ledru Rollin, Louis Blanc
Après Sedan, quand il apprend que les républicains français sont en difficulté, il vient leur apporter son aide. Gambetta lui confira un commandement de corps francs il structurera l'armée des Vosges et infligera plusieurs défaites aux Prussiens. L'armistice mettra fin à l'action de Garibaldi.
  Il sera élu à l'assemblée nationale sans avoir été candidat

Jules Grévy est élu président de l'assemblée nationale le 16 février et Thiers le 17 est élu chef du pouvoir exécutif provisoire de la République Française en attendant  qu'il soit statué sur les institutions de la France.

 

QUI GOUVERNE CHEZ NOS AMIS ET/OU ENNEMIS

 
AU VATICAN
Pape Pie 9 ( 1846 - 1878 ),
GRANDE-BRETAGNE
Souverain Victoria (1837 - 1901)
Premier Ministre William Ewart Gladstone (1868 - 1874), Benjamin Disraeli (1874 - 1880)
ESPAGNE
Souverain Isabelle 2 ( 1833 - 1870 ), Amédée 1er ( 1870 - 1873)
PORTUGAL
Souverain   Louis 1er le Populaire ( 1861 - 1889 )
ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Président Ulysses Simpson Grant (1869 - 1877)
EMPIRE  ALLEMAND
(2ème Reich)
Souverain Guillaume 1er (1861 - 1888)
Chancelier
AUTRICHE
Souverain François Joseph 1er (1848 - 1916 règne exceptionnel de 68 ans )
RUSSIE
Souverain - Tsar Alexandre 2 ( 1855 - 1881 )

 

 

Naissance de la
3ème République

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Informations sur la fiche
Numéro 111/145
Numéro - 3ème République 2/19
Dernière révision 11/11/2020