PREMIERE REPUBLIQUE

du 5 mai 1789 au 2 décembre 1804

QUATRIEME PERIODE

La Convention
 du 21 Septembre 1792 au 26 Octobre 1795

Procès de Louis 16- Comité de Salut Public-Chute de Robespierre - Réaction Thermidorienne

A- L'élection, la représentation
procès de Louis 16,
victoires et défaites militaires
( septembre 92 à avril 93)
( vendémiaire an 1 à germinal an 2)

Saint-Just,
Les hommes qui vont juger Louis ont une République à fonder; ceux qui attachent quelque importance au juste châtiment d'un roi ne fonderont jamais une République... Pour moi je ne vois point de milieu, cet homme doit régner ou mourir

Portrait de Louis de Saint-Just - Musée Carnavalet - Paris
La Grande Chronologie illustrée de l'Histoire Mondiale
Fontaine des Arts

 

De la révolution à la monarchie
États généraux
L'Assemblée constituante
L'Assemblée législative
La Patrie en danger
Girondins et Montagnards
Comité de salut public
Apogée et chute de Robespierre
La réaction thermidorienne
Installation du Directoire
Le Directoire connaît des problèmes
Bonaparte 1er Consul
La marche vers l'Empire
L'Empire
Louis 18
Les élections à la convention débutent le 27 Août 1792, le 19 septembre l'assemblée législative convoque les députés élus pour le lendemain. La convention est composée de 160 Girondins, 140 Montagnards et la Plaine (voir ci-dessous) comptait 480 membres. Elle se réunit pour la première fois le 21 septembre 1792. Lors de cette réunion il fut décidé l'abolition de la royauté. Dés le lendemain le mot de République fut employé dans tous les actes publics. Le 22 septembre 1792 marquera officiellement le premier jour de l'an 1 de la république. Le calendrier révolutionnaire ne verra le jour que l'année suivante le 24 octobre 1793.

Sur le plan militaire, les troupes de la république sont victorieuses sur de nombreux fronts. L'armée occupe le comté de Nice, l'armée de Montesquiou pénètre en Savoie et prend Chambéry (24 septembre 92). Le général Custine prend Spire sur le Rhin le 30 puis Worms  le 4 octobre, Mayence le 21 et Francfort le 23.  Les troupes françaises occupent Bâle le 3 octobre, les Autrichiens qui assiégeaient Lille lèvent le siège le 7 octobre et se replient en Belgique, Dumouriez entre en Belgique le 27 octobre et bat les Autrichiens à Jemmapes le 6 novembre 1792 il entre dans Bruxelles le 14 et dans Liège le 28. Louis Philippe d'Orléans (futur roi de France ) et son frère cadet Antoine d'Orléans font partie des troupes de Dumouriez, le futur roi Louis Philippe sera marqué par la tuerie il en conservera une profonde aversion pour la guerre.

Une députation de Niçois et de Savoyards demandent leur rattachement à la France ( 4 et 11 novembre). Le 1er octobre , la Convention divise les forces en 8 armées: Nord, Ardennes, Moselle, Rhin, Vosges, Alpes, Pyrénées, Intérieur

Après le discours de Saint-Just prononcé lors de la discussion du rapport Mailhe sur le procès du roi le 13 novembre 1792, le procès de Louis 16 commence le 11 décembre. Louis 16 choisit Target et à défaut Tronchet pour avocat. Target refuseTronchet accepte et Malesherbes se propose et De Sèze les rejoint. Louis 16 comparait pour la seconde fois devant la convention il avait la veille rédigé son testament. La convention débat sur la ratification ou non par le peuple du jugement qu'elle prononcera, la réponse sera non. Le 15 janvier 1793 la convention déclare Louis 16 coupable de conspiration contre la liberté. La peine de mort est votée le 17 par 387 voix contre 361.  Le vote ayant été contesté, un nouveau vote décide de la peine de mort par 361 voix contre 360. Le 20 janvier la convention décide que l'exécution de la sentence ne sera pas différée par 380 voix contre 310. Il sera guillotiné le lendemain le 21 janvier 1793 à 10h20 sur la place de la révolution (l'actuelle place de la concorde).

La politique d'annexion des territoires conquis,  la mort du roi et le décret du 19 novembre 1792 qui proposait aide et secours à tous les peuples désirant recouvrer leur liberté provoqua l'expulsion de l'envoyé français à Londres. Londres craignait de voir ses républicains s'agiter et surtout une révolution en Irlande. En réponse la convention déclara la guerre à l'Angleterre et à la Hollande le 1er février 1793.
 

Première coalition
Une coalition des états en guerre contre la France se fait. Elle comprend l'Angleterre, la Hollande, la Prusse et l'Autriche auxquels viendront s'ajouter l'Espagne, le Portugal, la Sardaigne, le royaume de Naples. La coalition, remporte tout de suite des résultats. Les Français sont chassés du Palatinat, Dumouriez qui était entré en Hollande ( 17 février 93)  doit se replier sur la Belgique (8 mars 93 ) puis, après avoir été battu à Neerwinden par l'Autrichien Cobourg (18 mars 93 ) puis à Louvain (21 mars 93) . Le général Miranda (d'origine sud américaine) est battu par les Autrichiens à Maastricht le ( 9 mars 93 ). Dumouriez accuse la convention d'être responsable de ses défaites. En réponse la convention le cite à comparaître le 30 mars et lui envoie 4 commissaires. Dumouriez se saisit des commissaires et ne réussissant pas à retourner ses troupes contre la convention, passe à l'Autriche avec le duc de Chartres ( le futur Louis Philippe) . Custine doit évacuer la rive gauche du Rhin laissant la garnison de Mayence assiégée le 1er avril 93.

Le 24 février 1793, la convention décrète la levée de  300 000 hommes. Chaque département doit fournir un contingent les autorités locales sont chargées de faire exécuter la décision, il s'en suit, lorsque les volontaires manquent, des abus et des injustices comme autrefois. Des soulèvements ont lieu notamment en Bretagne et en Vendée qui n'avaient déjà pas accepté la constitution civile du Clergé.

La  levée de 300 000 "volontaires" décrétée le 23 février a déclenché des troubles en Bretagne et en Vendée. En Bretagne les révoltes sont contenues. Ce sont surtout des bandes menées notamment par Jean Cottereau dit Jean Chouan et ses 3 frères qui menaient une "chouannerie" voisine du brigandage. En Vendée c'est un véritable embrasement menée par un simple voiturier Jacques Cathelineau qui prend la tête des insurgés le 13 mars 93 après les massacres perpétrés par les paysans dans le bourg de Machecoul (Loire atlantique) les 10 et 11 mars et un garde chasse Jean-Marie Stofflet. Le 14 mars ils sont maître de Cholet et la Roche sur Yon. Le 15 mars c'est tout le sud-est de la Bretagne qui est en effervescence. Le 19 mars ils mettent en déroute une colonne armée venant de La Rochelle commandée par le général Marcé. Le retentissement sera terrible.
Le 8 mars, Danton et Delacroix de retour d'inspection en Belgique soulignent à la convention la gravité de la situation militaire. Suite à un rapport de Carnot, la convention décide d'envoyer un délégué dans chaque département pour accélérer le recrutement et s'informer sur l'état des subsistances.

Le 9 et 10 mars la convention décide la création du tribunal révolutionnaire, tribunal qui jugera sans appel possible. Les jurés seront nommés par la convention. Le 13 mars à lieu l'élection de l'accusateur public Fouquier-Tinville accepte la fonction. Faisant allusion aux massacres de septembre 92 Danton dira "soyons terribles pour éviter au peuple de l'être"

Devant la dégradation de la situation, la convention crée un comité de Salut Public le 6 avril 1793

 

Dumouriez ( 1739 - 1823)

       Entré dans la carrière des armes à 19 ans. Il participe à la guerre de 7ans à l'issue de laquelle la France perd toutes ses colonies d'Amérique du Nord en 1763. Il va proposer ses services à la république de Gênes sans succès, il sera pour un temps agent secret en Espagne. Louis 15 ayant acheté la Corse à la République de Gênes, il participe à l'occupation de celle-ci qui s'est soulevée. Il est commandant de la garde nationale à Cherbourg puis gouverneur du château de Caen.
Il s'enthousiasme pour les principes de la Révolution française, mais ne parvient pas à se faire élire représentant aux États généraux, il arbore une cocarde tricolore. Il quitte Caen pour Paris et se lie avec Gensonné, La Fayette, Mirabeau. Il obtient différent commandements. Avec l'appui des Girondins il est nommé ministre des affaires étrangères en mars 1792 , il pousse à la guerre contre l'Autriche puis il troque son poste contre celui de la guerre mais donne sa démission au bout de quelques jours..
      Il commande à l'armée du Nord sous les ordres de Luckner. Le 10 août sous l'influence de Danton il commande l'armée des Ardennes. Brunswick assiège Verdun. Dumouriez qui a reçu le renfort des troupes de  Kellermann et Beurnonville , le 20 septembre 1792 , arrête les  Prussiens  à Valmy ils se retirent. Dumouriez  ne profite pas de son avantage ne poursuit pas les Prussiens. Ce succès militaire, permet la proclamation de la première République Française  le 21 septembre 1792.

     Il obtient le commandement de l'armée du Nord et bat les Autrichiens à Jemappes le 6 novembre. La coalition contre la France s'enrichie de l'Angleterre et de la Hollande  Dumouriez veut la prendre de vitesse il entreprend l'invasion de la Hollande où il obtient quelques succès mais ses troupes sont mal équipées et mal nourries. Le 18 mars 1793 il livre bataille à Neerwinden, c'est un échec. S'étant opposé à la convention sur différents points et ayant accusé le ministre de la guerre Pache de désorganiser l'approvisionnement de  l'armée, il apprend qu'il va être traduit devant le tribunal révolutionnaire.
 Dumouriez était partisan d'une monarchie constitutionnelle son action jusqu'alors visait à ménager la famille royale. Louis 16 à été guillotiné le 21 janvier 1793. Il va accepter les offres du prince de Cobourg de changer de camp en vue de libérer Marie Antoinette et d'établir une monarchie constitutionnelle. La convention ayant eu vent de ses intentions lui envoie une délégation constituée de du ministre Beurnonville et trois députés, qu'il va faire prisonnier et remettre aux Autrichiens. Ils resteront prisonniers pendant 30 mois. Dumouriez est maintenant un traître, ceci va mettre fin à sa carrière militaire .
Il va errer dans toute l'Europe et finira ses jours en Angleterre le 14 mars 1823.

 

Médecine d'urgence

En 1792 un médecin français Dominique Jean Larrey (1766 - 1842) constate la mauvaise organisation des soins aux blessés sur les champs de bataille. Les blessés doivent attendre la fin des combats pour être soignés. Larrey va essayer de réduire le temps d'intervention en mettant au point la première ambulance hippomobile dans le but de conduire le plus rapidement possible les blessés à l'hôpital de campagne.

Il s'agit d'une caisse en bois avec à l'intérieur 4 petits rouleaux destinés à faciliter l'insertion ou l'extraction du blessé étendu sur un matelas recouvert de cuir.

Elles furent mises en service lors du siège de Mayence

Bonaparte emmènera Larrey dans sa campagne d'Italie et en 1797 il créera une école de chirurgie et une unité d'ambulance à Milan. En 1798 Larrey intègre l'expédition d'Egypte.

 

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La Gironde, la Plaine, La Montagne :

La Gironde: Les Girondins tirent leur nom de la Gironde. Plusieurs députés de la Gironde ( Vergniaud, Gensonné, Guadet, JF Ducos) sont au centre d'un regroupement au contours incertains, basé sur l'amitié. Plusieurs membres vinrent s'ajouter Brissot, Condorcet, l'abbé Fauchet, Valazé, Isnard, Barbaroux, Pétion, Buzot   puis Roland et Clavière notamment. Ils seront souvent divisés lors des votes à la convention. Partisans de la guerre en 92  après la journée du 20 juin 92 inquiets de la tournure des évènements, ils deviennent les ennemis des sans-culottes de Paris, surtout après le 10 Août 92 et les massacres de septembre. Systématiquement, tous les partisans d'une monarchie constitutionnelle ou d'un compromis avec l'ancien régime se rangeront aux cotés des Girondins ce qui contribuera à leur perte. Très vite, ils entrent en opposition avec Robespierre, Marat, Danton en accusant les premiers d'inciter aux massacres et au dernier de dilapider le trésor public. Le terme de Girondins s'est affirmé petit à petit, au début on parlait surtout de Brissotins et de Rolandins, ils ont compté de 80 à 150 députés Les chefs sont alors  Barbaroux, Brissot, Buzot, Gensonné, Gorsas, Guadet, Isnard, Lanjuinais, Lasource, Louvet, Pétion, Rabaut-Saint-Étienne, Vergniaud, sans oublier Roland toujours ministre, et sans leur adjoindre tout à fait l’esprit fort peu partisan de Condorcet

La Montagne: On désigne par montagnards les députés qui siégeaient à gauche sur les degrés les plus élevés des gradins . Ils partageaient beaucoup des idées des Girondins, comme eux la plupart étaient des Bourgeois qui ne voulaient pas d'une pression du peuple sur l'assemblée ni d'intervention de l'état dans l'économie. Peu étaient des défenseurs des classes pauvres ( Robespierre, Saint-Just ) Mais s'ils redoutaient les masses populaires, ils en avaient besoins, ils sentaient qu'ils ne pourraient rien sans elles. Ils préparèrent seuls la journée du 10 Août qui fit tomber la monarchie. Ils furent les instruments privilégiés de la politique de Salut Public.
On comptera parmi eux presque tous les députés de Paris: Robespierre, Danton, Marat, Collot d’Herbois, Billaud-Varenne, Camille Desmoulins,et d’autres départements: Couthon, Dubois-Crancé, Le Peletier, Levasseur de la Sarthe, Prieur de la Marne, Romme, Jean Bon Saint-André, Saint-Just) Ils seront environ 140 soit a peu près autant que de Girondins.

La Plaine: On désigne sous ce nom les centristes, la grosse majorité des députés qui souhaitent l'union de tous les  républicains

La lutte entre Girondins et Montagnards

       Le début de l’opposition se situe, au sein même des Jacobins, entre partisans de déclencher une guerre offensive  et ceux qui y étaient opposés (Marat, Robespierre, Billaud-Varenne,et Danton plus modérément). Les débats acharnés entre les deux groupes n’ont pas lieu à l’Assemblée mais au Club, d’octobre 1791 à janvier 1792.

       Une deuxième phase du conflit s’ouvre en suite. Pour les brissotins, il s’agit de mener la guerre à des fins d'expansion économique, cours forcé de l’assignat hors de France, propagande et conquêtes révolutionnaires, donc d’occuper le pouvoir.   Pour les Montagnards, ne s’agit pas d’occuper des postes ministériels, mais de protéger la nation, contre les dangers de trahison,  le combat décisif doit être mené à l’intérieur avant de pouvoir vaincre à l’extérieur. Brissot avait gagné la première manche; les événements donnent la deuxième manche à la Montagne, qui prépare seule la journée du 10 août et fait tomber la royauté.

       La troisième phase de l’antagonisme, se déroule entre le 20 juin 92 (envahissement des Tuileries) et le 10 Août (chute de la royauté) . Le conflit entre la Commune de Paris (entraînée par la Montagne) et l’Assemblée législative (guidée par les brissotins, qui doivent compter avec une droite et même un centre récalcitrants), conflit qui se prolonge entre Danton et Roland parmi les ministres. Croyant la guerre perdue, les rolandins veulent abandonner Paris et traiter en organisant des réduits défensifs dans le Midi. Danton et la Commune, qui savent que le sort de toute la Révolution est en jeu, s’y opposent, impulsent les mesures de défense, galvanisent la population.( de l'audace , toujours de l'audace ..).
La Gironde  multiplie sans résultat en fin septembre et octobre 1792 de violentes attaques parlementaires contre Marat, Robespierre et Danton; surtout, elle mène dans tout le pays une campagne d’opinion, dénonçant la dictature parisienne, accusant principalement la Montagne de favoriser les anarchistes et les niveleurs.   Dans ce combat, la Montagne accroît son audience populaire et son influence   parlementaire. Ils sont ceux qui n’avaient pas voulu déclencher la guerre mais ils veulent à tout prix la gagner. Ils imposent leurs décisions contre ceux qui ont jeté la nation dans le péril et qui tergiversent sur les mesures à prendre.

       En janvier 1793 l’Assemblée suit la Montagne dans le procès de Louis Capet (sur lequel les Girondins se trouvent eux-mêmes divisés); en mars (lors de la crise engendrée par la trahison de Dumouriez), elle la suit encore pour créer le Tribunal révolutionnaire et le Comité de salut public. Et presque tous les représentants envoyés en mission dans les départements sont choisis parmi les Montagnards, ce qui achève de couper la Gironde des masses.
La Gironde essaiera de faire mettre en accusation Marat (12 avril 93) qui se verra acquitté triomphalement (24 avril). Il est clair qu'un des deux partis est de trop. Les principaux  Girondins (22 députés) seront mis en accusation du 31 mai au 2 juin 93 tous auront une fin tragique

       Fin juillet 94 ce sera le tour de la Montagne d'être décapitée ( aux sens propre et figuré) Robespierre, Saint-Just, Couthon et leurs partisans sont guillotinés.

 

QUI GOUVERNE CHEZ NOS AMIS ET/OU ENNEMIS
 

AU VATICAN
Pape Pie 6 (1775 - 1799)
GRANDE-BRETAGNE
Souverain Georges 3 (1760 - 1820)
Premier Ministre William Pitt le jeune, (1783 - 1801),
ESPAGNE
Souverain Charles 4 (1788 - 1808),
PORTUGAL
Souverain  Marie 1ère la Pieuse (1777 - 1816)
ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Président George Washington (1789 - 1797)
PRUSSE
Souverain Frédéric-Guillaume 2 (1786 - 1797), Frédéric-Guillaume 3 (1797 - 1840)
AUTRICHE
Souverain François 2 ( 1792 - 1835)
RUSSIE
Souverain - Tsar Catherine 2 la grande (1762 - 1796)

 

 

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Informations sur la fiche
Numéro 92/145
Numéro -1ère République 5/12
Dernière révision 04/02/2010