GUERRE DE 14-18 et L'INDUSTRIE FRANÇAISE

 

Plan de la fiche:

 

La guerre de 14-18 a fait 9 700 000 morts chez les militaires de tous bords , 8 900 000 civils et 21 229 000 blessés.
En France sur 39,6 millions d'habitants 1 600 000 militaires et 300 000 civils ont été tués,
En Allemagne sur 64,9 millions d'habitants 2 036 000 militaires et 426 000 civils ont trouvé la mort

Côté alliés, sur le front, à Verdun 163 000 soldats ont été tués , l'offensive Nivelle à fait 52 000 morts. Les armes ont évolué mais la technique militaire était pour nos généraux la même qu'au moyen age. On y va franchement face aux mitrailleuses pour conquérir ...la tranchée d'en face. Tant pis si les hommes tombent comme des mouches, montrons à ceux d'en face que nous sommes des braves.

Voir la lettre du docteur Mayrac, pleine d'humanité cependant, qui informait ma grand-mère que son mari était "porteur d'une noble blessure à la poitrine" qu'aurait-il dit s'il avait reçu un éclat d'obus dans le dos? (voir la lettre)

Parce que l'Autriche et l'Allemagne ont envie de rayer la Serbie de la carte, on monte les populations contre cet ennemi sournois  et les militaires qui rêvent de s'illustrer vont enfin montrer de quoi ils sont capables et voilà 20 millions de morts
Pris dans l'engrenage tous les pays d'Europe se retrouvent en guerre
 

Le chemin de la guerre
      Le 28 juin 1914 un terroriste assassine l'Archiduc d'Autriche et le 11 août toute l'Europe est en guerre. Sous prétexte que la Belgique s'est déclarée neutre, les stratèges français se sont dispensés de protéger la frontière Franco-Belges. Ce n'est pas la peine on a mis un feu rouge!
      Le 2 août on mobilise,
l'armée française va passer de 367 000 hommes à 690 000 mais en face ils sont 810 000 déjà mobilisés depuis longtemps
      Le 3 Août l' Allemagne nous déclare la guerre
      Le 4 août les Allemands envahissent la Belgique , la route est libre pour envahir la France.
      Le 2 septembre les Allemands sont à 47km de Paris (à Senlis) 

La France est sur la défensive
     Il faut bloquer l'avancée allemande sur la Marne 1000 Taxis parisiens vont être réquisitionnés. Ils vont transporter 6 000 hommes en faisant plusieurs aller et retour entre Paris et Bar le Duc  l'apport n'est pas énorme mais il est rapide. Maintenant c'est la course à la mer il faut éviter de perdre les côtes et les communications avec l'Angleterre. Les pertes vont être lourdes un million d'hommes coté alliés 675 000 côté allemand mais sur le front EST c'est pire.. A ce rythme là nous ne tiendrons pas longtemps. Il faut faire appel aux matériels

L'industrie devient une industrie de guerre
Les industriels qui fournissaient l'armée en 14 produisaient 235 obus de 155 et 230 obus de 120 par jour. Brutalement l'armée commande:
   En janvier 1915   3000 obus de 155, 2500 de 105, 2500 de 95 et 4000 de 90 par jour soit 12 000 obus par jour
le changement de rythme va être difficile mais il est insuffisant, nouvelles commandes:
   En juin 1915    12 000 obus de 155 , 10 000 de 120, 10 000 de 95 et 3 000 de 220 par jour , 35 000 obus par jour
Évidemment passer en quelques mois à de telles productions va nécessiter des investissements considérables, il va falloir trouver les fonds et vite. Bien sûr les emprunts doivent être remboursés et les augmentations de capital ne marchent que si elles produisent des intérêts, dans un cas comme dans l'autre il faudra augmenter les prix. 


  L'armée demande des obus mais l'industrie demande de quoi les fabriquer. Il va falloir:
     - des tours à obus, des machines à balles, des fonderies d'obus, des polisseuses
     - du matériel d'acheminement caisses à munition, wagonnet voie étroite, aiguillages, rails
     - des fusils et des crosses à fusil
     - des vêtements et chaussures
     - des cycles et motocycles
et beaucoup d'autres choses mais tout cela nécessite:
     - de la matière première
     - de l'énergie
     - des moyens de transport
     - de la Main d'oeuvre
Plus de 15 000 entreprises vont travailler pour la guerre, mais leur approvisionnement devient difficile, le nord est de la France qui produisait 75% du charbon,81% de la fonte,et 63% de l'acier est maintenant aux mains de l'ennemi.

Le Gouvernement aussi doit faire face:
Coté gouvernemental il va falloir organiser tout cela. Un sous secrétariat d' État est créé pour chacune des branches
    - Marine Marchande
    - Artillerie
    - Ravitaillement
    - Santé
    - Aéronautique
    - Armement
et regrouper les industriels dispersés

Mais tout cela doit aller très vite aussi les divers comités chargés de veiller à la régularité des contrats, appels d'offre , comptabilités etc... sont court-circuités

En France la vie devient difficile
Les prix vont monter et les denrées se raréfient
Par manque d'engrais et de main-d'œuvre la production de blé qui était en 1914 de 90 millions de quintaux est descendue à 37 millions en 1916
Les plaines du nord où l'on cultive la betterave à sucre font parties du front. La perte est de 57 millions de quintaux de sucre sur les 72 millions d'avant conflit, 173 sucreries manquent sur les 222.
L'extraction de charbon de 60 millions de tonnes est réduite à 20 millions
L'indice des prix de 100 en juillet 1914 passe à  261 en octobre 1918 et 462 en 1920.
Une allocation est versée aux épouses et aux compagnes non mariées  des mobilisés à partir du 5 août 1914 de 1,25 francs par jour + 0,5 franc par enfant de moins de 11 ans . Elle passera à 1,5 francs en 1916.

Les femmes vont devoir remplacer les hommes

Aux  femmes d'agriculteur des affiches leur demandent d'assurer récoltes et vendanges mais le conflit devait être court en réalité le travail des agricultrices ne s'arrêtera pas là il leur faudra aussi labourer et planter . Le travail sera plus dur car nombre de chevaux ont été réquisitionnés.

Pour les femmes de la ville elles vont devoir travailler dans les entreprises. C'est elles notamment qui vont contribuer largement à la production des 100 000 obus par jour à la mi 1915 .
D’octobre 1915 à octobre 1916, le nombre de femmes travaillant pour la défense nationale passe de 55 800 (13,4 % de l’effectif total) à 314 255 (23,3 %)En 1914 le salaire des femmes était souvent 50% de celui des hommes. Dans les métiers féminins le salaire était au déclanchement de la guerre de 1 à 2 francs par jour soit 6 à 12 francs par semaine. Dans les usines elles pouvaient gagner 3 francs par jour, 18 francs par semaine. Albert Thomas d'abord secrétaire d' État à l'armement puis ministre interviendra en 1916 l'abattement sera de 31% puis en 1917 de 18% . Mais de nombreux employeurs vont abuser de la situation profitant du besoin pour les femmes en l'absence de leur mari, d'assurer seule la subsistance de la famille, ils vont contourner la loi et passer au paiement à la pièce exigeant une production en augmentation permanente. Il en sera de même pour le travail des enfants (voir la photo de droite)

L'Industrie est de plus en plus sollicitée:
Mais le front s'est approprié les ouvriers. Avant la guerre l'industrie employait de 45 à 50 000 salariés après la mobilisation il ne reste dans l'industrie que 11 000 ouvriers. Les effectifs de Schneider de 12 000 sont passés à 6 000, Renault de 5 000 passe à 1 200
Sur la base 100 en 1913 la production tombe en 1919 à 57 pour l'industrie, 29 pour la métallurgie etc...
Joffre durant l'hiver 14/15 se plaint de ne recevoir que la moitié des besoins. On va retirer 500 000 hommes du front pour faire remonter la production. Parmi les travailleurs mobilisés on va trouver 3 statuts : Sursitaires, Détachés, Militaires avec solde. On va aussi recruter de la main d'œuvre étrangère et surtout les femmes vont entrer dans les ateliers, pour des raisons matérielles notamment . Elles vont représenter suivant les entreprises de 20 à 40% des effectifs.

Les capacités de production explosent:
Compte tenu des investissements à réaliser, les prix n'ont pas été trop tirés
Chez Saint Gobain un accroissement de la production de 70% fait passer les bénéfices de 3,4 millions en 1914 à 22,7 en 1916.
La Compagnie des Forges et Aciéries de la marine et d'Homécourt (locomotives et artillerie lourde) les bénéfices qui étaient de 6,8 millions passent à 16 millions
Les usines d'automobile et d'aviation naissantes vont connaître un démarrage extraordinaire. André Citroen va créer de toute pièce une usine quai de javel à Paris une usine dédiée à la fabrication d'obus de 75mm. L'usine produira 5 000 obus par jour en 1915, et 40 000 en 1918 elle produira 26 millions d'obus pendant le conflit.

Dans le transport terrestre
 - Berliet créé en 1901 investit dans le travail à la chaîne et produit 40 camions de 5 tonnes par jour, il va également produire des obus et des chars sous licence Renault
 - Latil qui avait inventé un 4x4 fabrique des camions et des tracteurs pour l'industrie lourde
 - Renault (1ère voiture en 1898, premier camion en 1906, va fabriquer 9 200 camions, des tracteurs, des obus et en 1917 il construit le premier char d'assaut français le FT17 son chiffre d'affaire passe de 88 millions en 1914 à 378 millions en 1918

Dans l'aéronautique
 - L'entreprise Caudron met au point en 1916 un chasseur capable de rivaliser avec le Fokker allemand surnommé le "Fléau Fokker" puis ce sera les frères Morane et Latécoère qui vont se spécialiser dans les hydravions
 - Breguet se voit commander 150 A2 et 100 A3 les américains en commandent 500 en tout 5 500 Breguet XIV seront construits pendant la guerre
 - Hispano-Suiza société franco-espagnole qui était spécialisée dans l'automobile de luxe se met à fabriquer des moteurs d'avion, elle en construira 25000 pendant la guerre

Le document ci dessous "Source gallica.bnf.fr / BnF- La vie en plein air de décembre 1920" montre l'équipement aéronautique  de la France , ses pilotes et les sacrifices de ceux ci . Mais il ne faut pas oublier que les Anglais avaient également des appareils performants et d'excellents pilotes. Les États Unis ne possédaient pas de fabricants de matériel aéronautique cependant il ne faut pas oublier "l'escadrille La Fayette" de volontaires américains qui furent incorporés dans la légion étrangère . Il montre également le courage qu'il a fallu aux aviateurs pour effectuer leurs missions. On pourra s'étonner de trouver un pareil article dans une revue de sport "la vie en plein air" mais en 1920 la guerre terminée depuis 2 ans, l'aviation était devenue un sport, le transport n'était qu'à ses débuts .

Les innovations:
 Les engins blindés sont à l'étude depuis 1915 le Colonel Estienne était le premier militaire à avoir une vue globale sur l'utilisation de "cuirassés terrestres"
- le premier char le Schneider CAL conçu et utilisable devait être servi par 6 hommes , il mesurait 6,2 m de long 2m de large et 2,3m de hauteur . Il pesait 13,6 tonnes et avait une puissance de 60cv  400 exemplaires furent construits. Il se déplaçait lentement et, finalement était assez vulnérable.
- Le second char fut produit par la Compagnie des forges et aciéries de la marine et d'Homécourt , 8,7m de long 2,7 m de large 2,70 de haut équipage de 9 personnes 22 tonnes 90cv. Débordant très en avant du train de chenilles , il avait tendance à se planter dans la boue.
- Louis Renault, après avoir fait savoir qu'il souhaitait se lancer dans la conception d'un char , s'est rapproché du Colonel Estienne . Ensemble, ils ont défini  la configuration d'un char léger et maniable. De cette concertation est né le Char FT17 . Long de 4,95mètres, large de 1,73m et haut de 2,13m il pèse 6,7 tonnes . Il est mu par un moteur de 35 cv . Il a été construit à 3 500 exemplaires par Renault, Berliet, Somua, et Delaunay- Belleville et après la guerre aux États Unis à 950 exemplaires.  On lui reprochera cependant d'être trop haut pour sa largeur, et d' arriver de se coucher sur le coté dans les terrains très chaotiques

L'Industrie s'est très vite adaptée
Ainsi André Citroen qui n'a pas d'usine à reconvertir, va persuader l'administration de construire une usine sur les quais de la Seine (quai de Javel)  dans laquelle il fabriquera principalement des obus de 75mm . Débutant à 5 000 obus par jour, en 1915 il passera à 40 000 en 1918 . Pendant le conflit il fabriquera plus de 26 millions d'obus et deviendra le 1er fournisseur de l'armée.
Renault va doubler sa production de camions et surtout fabriquer 2000 chars FT 17
Peugeot  assemble des moteurs d'avion , il ne produira des voitures qu'en 1921
Marcel Bloch ( futur Dassault ) conçoit un nouveau modèle d'hélice d'avion 1ère commande en 1916
Michelin produit des masques à gaz, des pneumatiques, des toiles de tente
Berliet va produire son camion CBA à 15 000 exemplaires


L'industrie va parvenir à fournir non seulement l'armée française mais aussi elle va pouvoir fournir à nos alliés
 - 7 000 canons
 - 1 000 avions
 - 400 chars
des millions d'obus.

Les bénéfices importants que vont réaliser les entreprises vont également accroître le rendement de l'impôt. Le surcroît d'impôt en 1915 est de 2,4 milliards de francs, en 1916: 4,2milliards, en 1917: 5,3 milliards, en 1918:5,4 milliards

Armistice:
Lorsque survient l'armistice, brutalement, les commandes vont cesser
Il se présente alors une nécessité de reconversion de toute cette industrie de guerre en industrie de paix.
À la fin de la guerre, l’industrie de l’armement emploie 430 000 femmes, 922 000 ouvriers dont plus de la moitié sont militaires, 133 000 enfants de moins de 18 ans, 13 000 mutilés, 108 000 étrangers, 61 000 travailleurs coloniaux et 40 000 prisonniers
Seul les grands groupes vont pouvoir résister Berliet, Citroën, Peugeot, Renault vont reconvertir leurs usines et reprendre la fabrication de véhicules . L'exemple de tous ces engins militaires motorisés vont donner l'envie à la population d'acheter une voiture. A l'époque, les voitures coûtent cher mais les constructeurs se sont fait la main puisqu'il fallait produire à outrance , ils ont adopté le Taylorisme qui en augmentant la productivité a fait baisser les coûts.

La démobilisation:
La démobilisation, ce n'est pas une petite chose,  va être très lente elle ne sera terminée que fin 1919. Le 11 novembre 1918 l'armistice est signée, mais l'armistice ce n'est pas la paix , il faut attendre la paix. Elle ne sera signée que le 28 juin 1919 . Il faut ensuite  rapatrier des millions de combattants.
Des militaires vont pouvoir être retirés du front où la discipline en dehors des combats était souple, mais retournés dans les casernes elle reprend. Les uniformes sont à nouveau règlementaires. Comme c'est la coutume dans l'armée les soldats sont à nouveau  l'objet de brimades, de vexations. La hiérarchie militaire est coutumière de cela principalement parmi ceux qui seront rendus à la vie civile où ils occuperont des emploi subalternes. Les soldats auront du mal à supporter la vie de caserne après ce qu'ils viennent de vivre.  Bien que ce ne soit pas d'époque "un ras le bol" se fait jour et la censure qui règne sur le courrier des soldats le fait apparaître. Pour la hiérarchie il faut faire vite et en attendant ne pas relâcher la pression l'armée ne doit pas se déliter.

L'organisation de la démobilisation est un véritable casse tête
La lourdeur de la logistique à mettre en place. La tâche est immense : il faut en même temps regrouper les matériels, équiper les troupes d’occupation de la rive gauche du Rhin, rapatrier les animaux de l’armée (chevaux, mulets, chiens), participer à la reconstruction des régions envahies. Le transport est difficile sur un réseau ferroviaire en mauvais état, encombré par les besoins du ravitaillement et de la reconstruction des départements envahis du nord-est.
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mobilisation_des_combattants_fran%C3%A7ais_de_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale

Les soldats Américains vont rembarquer à Brest ce sera chose faite le 23 septembre 1915. Le transport des soldats aura nécessité 5 000 trains
Les Anglais , leur rapatriement se fait d'avril à octobre 1919 à l'aide de 4 000 trains.
Les Français vont regagner leur garnison mais là il s'agit de 2 millions d'hommes dans 14 000 trains
La marine va réembarquer les soldats Algériens, Marocains, et coloniaux 740 000 hommes et 5 000 chevaux
Il aura donc fallu plus de 20 000 trains pour effectuer tous ces transports. Il faut imaginer l'impatience qui a régné aussi bien chez les soldats que dans leur famille

Pécule et indemnité de démobilisation
Le pécule
du militaire est assez compliqué. Il  est individualisé, il va dépendre du niveau de risque auquel le soldat aura été exposé. Un livret va récapituler les différentes périodes vécues par le soldat durant sa mobilisation  Ainsi pour se faire une idée:
 prenons le cas d'un soldat de la classe 1896 père de 3 enfants mobilisé en 1914 libéré en janvier 1919.

- Unité combattante du 1/4/17: au 31/12/17 90 jours de combat et du 1/1/18 au 11/11/18 150 jours
Pécule Haute paye : 43 F
Indemnité de combat: 345 F
plus 20% par enfant 244 F
Total 652 francs

Indemnité de démobilisation:
partie fixe: 250 F
30 primes mensuelles de 15 F
23 primes mensuelles de  20 F

Total 1160 francs

Auxquels s'ajoutent les indemnités à la famille encore pour 6 mois ce qui représente au total la somme de 2547Francs
qui seront versés sur 10 mois de la façon suivante:

    - Immédiatement 902 F
    - 1er et 2ème mois    272,5 F
    - mois 3 et 4             227,5 F
    - mois 5 et 6             167,5 F
    - mois 6 à 9              100 F
    - mois 10                   10 F  

Si le soldat s'est fait tuer l'argent sera versé à la veuve ou à la personne avec laquelle il vivait
A rapprocher des salaires de 1919 généralement 10 heures de travail par jour et 6 jours par semaine
    - Manoeuvre                     18 F par jour
    - Ouvriers spécialisés        22 F
    - Ouvriers professionnels   25 F
Les dénominations sont actuelles.
La somme versée immédiatement, 902 F correspond pour un manoeuvre à 50 jours de travail ou 36 pour un OP et les 2547 F  respectivement 141 jours et 101 jours
Plus de détails sur le site :
http://www.senat.fr/comptes-rendus-seances/3eme/pdf/documents_parlementaires/1919/DP1919_097_208.pdf

Nouvelle reconversion de l'industrie:
Avec la cessation des combats, brutalement toutes les commandes de l'armée vont être annulées. Alors que les entreprises étaient structurées pour produire les 100 ou 150 000 obus par jour , la fabrication de tous les engins spécifiquement militaires s'arrêtent, tous les moteurs d'avion, tous les hommes en formation pour devenir pilotes , ils sont 1000.  L'écroulement brutal de l'armée allemande à pris tous le monde de court. L'armée va se mettre à brader tout ses matériels devenus inutiles, voitures, camions, .
Pour les avions ce sera le pire , à l'époque, qui en dehors de l'armée ou de quelques aéroclubs peut acheter un avion et surtout un avion de chasse? Certains pilotes vont pouvoir faire des démonstrations qui seront plutôt du domaine sportif (Caudron, et Spad )
Mais comment ne pas se soucier du chemin accompli pendant la guerre. Les performances et la sûreté des vols se sont considérablement accrues, et les effectifs des sociétés de construction comment ignorer tout cela . A la cessation des hostilités 32 000 entreprises étaient impliquées dans l'aéronautique de guerre, 186 000 ouvriers travaillaient dans ces entreprises .Plus d'un milliard de francs avaient été dépensés. L'État s'en désintéressa. Tout les avions construits pourrirent sur place et les pilotes en formation plus de 1000 rentrèrent dans leur caserne.
Pour l'industrie automobile il en fut de même mais là les industriels avaient l'ambition et la possibilité de poursuivre la tache. Les Français ont vu les voitures à l'oeuvre et vont avoir envie d'en posséder une . Pour cela il faut produire et produire à un prix abordable. Mais le marché va être pollué par la vente des surplus militaire qui assécha le marché automobile pour un temps.
Renault va parvenir à maintenir ses effectifs de guerre de 20 à 40 000 personnes. Il va continuer à produire type EU et travailler dans le domaine agricole tel un tracteur à chenille bénéficiant de son expérience dans les chars d'assaut
Citroën  annonça dés la signature de l'armistice qu'il allait reconvertir son usine qui avait été construite de toute pièce au début de la guerre et produire 100 voitures par jour. Il absorbe le constructeur Mors et commence la production de  la Type A . En 1919 il produit 30 type A  par jour et en 1920 il en sort 12 244. Elles sont vendues  à 14 000 francs
Peugeot : Chez Peugeot les fonds manquent et au début la pagaille règne le redémarrage va se faire lentement jusqu'à ce que la comptabilité analytique se mette en place
 En          1919      500 voitures
               1920      770
               1921    6 337
               1922    7 615
En 1921 Peugeot lance la Quadrilette à 9 500 francs


Les sources
https://www.industrie-techno.com/article/14-18-les-usines-en-guerre.38092
https://www.lemonde.fr/economie/article/2014/02/28/14-18-creuset-de-l-industrie-francaise_4375460_3234.html
https://multinationales.org/1914-1918-l-essor-des-grands-groupes-industriels-francais-et-allemands
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cote-d-or/histoires-14-18-industrie-mobilisee-858111.html
https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2016-3-page-123.htm
https://www.provincedeliege.be/sites/default/files/media/524/EPL - Dossier 14-18 - 19 - La fin de la guerre et l'après-guerre.pdf
http://centre-robert-schuman.org   ou  https://fr.wikipedia.org/wiki/Pertes_humaines_de_la_Première_Guerre_mondiale
https://fr.wikipedia.org/wiki/Char_Renault_FT
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9605785b/f39.item
http://www.numdam.org/article/JSFS_1944__85__7_0.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arri%C3%A8re_en_France_pendant_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale
http://www.senat.fr/comptes-rendus-seances/3eme/pdf/documents_parlementaires/1919/DP1919_097_208.pdf
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96056850/f5.item
https://journals.openedition.org/rha/5532
https://www.usinenouvelle.com/article/14-18-les-usines-en-guerre.N1847252
https://journals.openedition.org/insitu/10924#tocto2n1
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9605684k/f54 (Revue "la vie au grand air")

 

Fiche réalisée le 19/01/2022

Document N° 173



La loi de 1892, autorise l'entrée dans la vie active à partir de 13 ans, pour une durée maximale de 10 heures par jour jusqu’à 16 ans, et pour une durée de 11 heures entre 16 ans et 18 ans. Un décret du 21 mars 1914 liste les travaux dangereux interdits aux jeunes de moins de 18 ans et aux femmes.

Extrait de :https://journals.openedition.org/insitu/10924#tocto2n1
 

 

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