CONQUÊTE DE L'ALGÉRIE

Histoire des relations avec l'Algérie qui ont amené à sa conquête


 
Sous Charles 9 et Henri3
   Les relations avec l'Algérie sont très anciennes. Bien que le dey  n'ait pas beaucoup d'enthousiasme pour l'établissement de marchands chrétiens en Algérie, celle ci n'étant qu'une province de l'Empire Ottoman il doit s'incliner devant la volonté de la "sublime porte" d'établir de bonnes relations avec la France. En 1560 un corse établi à Marseille Thomas Lenche s'assure du monopole du commerce du corail principale source de revenus de  l'Algérie. Il crée un établissement dans l'est du Constantinois "le bastion de France" . Il ne pourra y rester longtemps les Algériens l'accuse d'exporter des grains alors que c'est interdit et en 1568 ils s'en emparent. En 1597 son neveu réussit à le récupérer, mais en 1604 les corsaires algériens s'en emparent.

Règne de Louis 13:
    Richelieu est conscient de l'importance que peut revêtir le commerce avec l'Algérie qui est à l'époque une province de l'empire Ottoman. C'est à nouveau un Corse établi à Marseille  Sanson Napollon qui va être chargé de reprendre les relations avec l'Algérie. Moyennant subventions et redevances fournies par le duc de Guise, la ville de Marseille et les capitaines de galères l'établissement "le bastion de France" reprend vie et procure à Sanson Napollon d'importants revenus. Le Bastion va devenir un haut lieu du négoce avec l'Algérie possédant plus de 20 bateaux.
    En 1633 alors qu'il cherchait à conquérir l'ile de Tabarka au nord de Tunis Napollon est capturé par les habitants et décapité.
    En 1637 le pacha d'Alger, devant la volonté de conquête du Français,  ordonne la destruction du bastion, mais, devant la révolte des tribus privées d'une source importante de revenu il doit revenir sur sa décision. C'est avec le duc de Guise que l'accord est signé, la France dispose alors en Algérie de plusieurs places de commerce et le droit d'en ouvrir d'autres. C'est la grande époque de la piraterie en 8 ans les pirates algériens vont ramener 936 prises dont 80 bateaux français qu'il faudra racheter ainsi que leurs équipages fait prisonniers.

Louis 14 est sur le trône:
    Des accords de paix sont signés en 1689, en 1706 le conseil du roi reconnaît la compagnie d'Afrique constituée de commerçants marseillais. En 1730 ayant obtenu le droit d'exporter du blé, ses bénéfices sont évalués à 100 000 livres. En 1741 le conseil du roi  crée la Compagnie Royale d'Afrique qui aura le monopole du commerce avec l'Afrique et qui va connaître une grande prospérité. Marseille importe chaque année 720 000 quintaux de blé dont 120 000 en provenance d'Algérie. En dehors du blé, c'est toujours l'importation du corail, de la laine et du cuir qui est la principale activité de la compagnie..

La constituante:
En 1791 la Constituante , en raison de son hostilité aux privilèges décrète que tout Français est libre de commercer avec la barbarie. Le Dey d'Alger, devant le caractère aléatoire des relations avec la France impose le doublement de la redevance. Le comité de salut public supprime la Compagnie d'Afrique en 1794 le Bastion perd alors sa principale source de revenu, l'exportation du blé. Un commerçant juif qui a créé sa société Michel Cohen-Bacri profite de la situation et s'associe avec un coreligionnaire Neftali Busnach. Ils deviennent incontournables pour le commerce du blé.

Les Bourbons sont de retour, Louis 18 est au pouvoir puis Charles 10 (1824-1830)
Les deux Algérois Bacri-Busnach avaient, de 1793 à 1798,  fourni du blé à crédit à la République Française, l'argent avait été avancé par le Dey d'Alger . La dette n'était pas contestable mais différentes circonstances en avaient empêché le paiement. Le montant était contesté aussi une transaction aboutit à une convention le 28 octobre 1819  qui arrêta le solde à 7 millions de francs. La chambre des députés en autorisa le paiement le 24 juillet 1820. Bacri et Busnach touchèrent en France 4,5 millions et le solde fut versé à la Caisse des Dépôts et Consignations en attendant les mainlevées officielles. Pour le gouvernement Français l'affaire était réglée la somme déposée à la caisse des dépôts était à la disposition du créancier. Cependant Bacri et Busnach qui avaient perçu les 4,5 millions en France jugèrent qu'il était plus prudent de ne pas retourner en Algérie. Le dey ne cessait de réclamer son du et demandait l'extradition des deux protagonistes refusée par le gouvernement français.
L'État français avait manqué de prudence mais les problèmes étaient entre le Dey et ses mandants, pour l'État français la chose était réglée.
     Le 30 avril 1827 à l'occasion d'une réception le Dey accuse la France de vouloir le spolier et repousse le consul Deval avec son chasse mouches en plume et le menace de le faire arrêter et mettre en prison.
Le gouvernement français envoie alors deux missions navales l'une chargée d'évacuer le consul Deval et les nationaux français l'autre qui fut accomplie le 11 juin 1827, l'autre peu après conduite par le capitaine Collet pour obtenir des excuses. Les excuses demandées étaient inacceptables ce qui était probablement prévu puisque des précautions avaient été prises. Le Dey qui ne voit qu'une affaire privée refuse toute excuse. Le 15 juin la rupture est prononcée.

La flotte française fait le blocus de l'Algérie empêchant notamment les navires rescapés de la bataille de Navarin ( voir ci dessus) de regagner leur port.
Une ultime négociation eut lieu le 2 août sans résultat. Le 3 alors que le navire du plénipotentiaire De la Bretonnière quittait le port d'Alger un défaut de vent l'exposa pendant un temps long aux tirs des batteries côtières algériennes il essuya 80 coups de canons sans perte humaine et conserva sa mâture.

Le 12 mars 1830 le gouvernement informe les puissances étrangères de l'imminence d'un débarquement des troupes a Alger., 103 bâtiments de guerre , 350 transports de troupes, de l'artillerie et 40 000 soldats sont massés à Toulon. La flotte appareille le 25 mai 1830 avec à sa tête le Général Bourmont. Le 14 juin commence le débarquement des troupes près de Sidi Ferruch à 20 km d'Alger. Le 29 le siège de la ville commence, le 5 juillet Alger capitule, le dey abdique Bourmont est fait maréchal
 

Le texte ci dessus est tiré en grande partie de "France-Algérie: cinq siècles de relations passionnées"
Site: algérie-ancienne.com

Fiche réalisée le 05/11/2020

Document N° 168
 

 

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